Loustal Les frères Rico simenon

LOUSTAL SIMENON LES FRERES RICO UN DES 250 EX DU TIRAGE DE TETE NO ET SIGNE PAR LOUSTAL ENRICHI D UNE SUPERBE DÉDICACE BIEN COMPLET DU DU PORTE FOLIO SUPERBE LIVRE DOS TOILE MAGNIFIQUEMENT ILLUSTRE PAR LOUSTAL

Les frères Rico.
Omnibus 2004. In-4 cartonnage éditeur. Couverture illustrée & dos toilé. Un des 250 exemplaires n° & signés par Loustal du tirage de tête accompagnés d'une suite de 12 illustrations en noir & blanc. Etat proche du neuf. Rare édition originale ornée d'un magnifique dessin original de Loustal. - Prix : 200,00 EUR (septembre 2006)

Sur la trace des frères Rico

Un roman de la période américaine de Simenon vu par Loustal.

Tout a été dit sur le talent et le style de Simenon, l’un des romanciers phares du XXe siècle, «un Balzac sans les longueurs», selon Marcel Aymé. Ce qui n’empêche pas le plaisir de redécouvrir un roman peu connu illustré par Loustal, Les frères Rico. Georges Simenon quitte l’Europe en 1945 pour les Etats-Unis durant une décennie, avant qu’il ne s’installe définitivement dans le Pays de Vaud, à Echandens puis Epalinges. S’il sillonne le Nouveau Continent, «se brûle aux filles mexicaines ou aux call-girls de New York», il prend aussi le temps de s’arrêter à Tumacacori et Tucson (Arizona), Bradenton Beach (Floride), Carmel (Californie). Ou encore à Lakeville, Connecticut où il écrit notamment Les frères Rico. Cette énumération géographique n’est certes pas gratuite. Elle se calque en filigrane sur le périple d’Eddie Rico.

"Loustal traduit l’univers du romancier en familier de Simenon. Loustal"

«On disait l’Organisation. Certains faisaient des suppositions, essayaient de savoir, parlaient trop. D’autres se croyaient assez forts pour n’avoir pas besoin de protection, prétendaient devenir leur propre maître, et il était rare que cela leur réussit.» Surnommé «le comptable», Eddie savait tout cela. Sa loyauté lui a permis de demander un poste à demeure. Pas le fief d’Atlantic City évidemment mais plutôt un coin oublié de Floride, Santa Clara, où il impose les règles du milieu sans tirer un coup de feu. De quoi vivre sereinement sa vie de petit patron en compagnie d’une femme superbe et de ses trois enfants.

Jusqu’au jour où ses chefs le convoquent à Miami. Engagé dans une sale histoire, son frère Gino n’a pas gagné sa planque en Californie, pire, son cadet, Toni, a déserté. C’est ainsi qu’il reçoit l’ordre de le retrouver… Entre le devoir d’obéissance à l’Organisation et les liens du sang, Eddie va devoir choisir. Ecrit en 1952, Les frères Rico ne possède certes pas la notoriété de Trois chambres à Manhattan (1947) ou de L’horloger d’Everton (1954), les titres les plus représentatifs de la période américaine de l’écrivain belge. En revanche, les cinquante dessins de Loustal, familier de Simenon chez Omnibus depuis le tournant du siècle, précisent, avec un style graphique réaliste, l’univers du romancier. En ombres charbonneuses et masses chromatiques lumineuses, les tableaux vibrent avec une densité tactile. Question d’ambiance, de ligne et de… roman noir: ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Illustré, le «carnet de voyage» d’Eddie prend une dimension quasi cinématographique. Superbe.

UTILE
Simenon - Loustal, Les frères Rico Ed. Omnibus, 207 pp.

Bernard Chappuis
http://www.24heures.ch

ROMAN POLICIER
Loustal magnifie Simenon

Olivier Delcroix
[30 novembre 2004]

Il y a toujours quelque chose de hiératique dans les dessins de Loustal. Une étrangeté diffuse, une menace sous-jacente, une sorte d'inquiétude non dite, qui se marie à merveille avec l'atmosphère des romans de Georges Simenon.

Il y a toujours quelque chose de hiératique dans les dessins de Loustal. Une étrangeté diffuse, une menace sous-jacente, une sorte d'inquiétude non dite, qui se marie à merveille avec l'atmosphère des romans de Georges Simenon.

Les Frères Rico, est un roman de la période américaine du créateur de Maigret. En 1945, lassé des Sa bles-d'Olonne et des suspicions diverses qui pèsent sur lui, Simenon part pour les États-Unis. Il restera dix ans là-bas, sillonnant l'Amérique, avec ou sans sa femme Tigy, se brûlant «aux filles mexicaines ou aux call-girl de New York». C'est à cette époque qu'il entre en contact avec Hollywood. Il souhaite ardemment que ses romans soient adaptés par les scénaristes de l'usine à rêves. En 1952, établi provisoirement à Lakeville, dans le Connecticut, il écrit Les Frères Rico, qui sera finalement adapté en 1957, par Phil Karlson, sous le titre The Brothers Rico, avec Richard Conte et Dianne Foster. Ce film mineur calque presque servilement son intrigue sur celle du roman.

En Floride, trois frères appartiennent, à des titres divers, à une sorte de mafia nommée «l'Organisation». L'aîné, Eddie «le comptable», chef régional, demeure à Santa Clara dans une jolie villa au bord de la mer. Gino, lui, est un tueur à ga ges qui vient de se marier et qui veut abandonner le métier. Quant au cadet, le jeu ne Tony, comme il a disparu, l'Organisation demande à son frère Ed die de le retrouver...

Les Frères Rico ne possède certes pas la notoriété de Trois chambres à Manhattan (1947) ou de L'Horloger d'Everton (1954), romans vraiment représentatifs de la période américaine de l'écrivain belge, néanmoins, les illustrations lumineuses de Loustal lui confèrent soudain une aura cinématographique indiscutablement fascinante. Une superbe réussite.

LES FRÈRES RICO, de Georges Simenon. Illustrations de Loustal, Omnibus, 208 p., 29 €.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=261895

Littérature
Simenon chez Régine

Les souvenirs de la première femme de Simenon, un roman oublié et une enquête sur un mythe littéraire du siècle passé.

Les Frères Rico, écrit à Lakeville en 1952, est un des romans méconnus de Simenon qu'on aurait tort de ne pas prendre en considération. Sa conception date d'une époque charnière, celle où, sur le sol américain, l'écrivain entame sa seconde vie en couple, obligeant Tigy à prendre du champ dès que leur divorce aura été prononcé. Une période de folie amoureuse avec Denise, une Canadienne d'à peine trente ans qui lui donnera trois enfants avant qu'ils ne se séparent quinze ans plus tard. Ce roman est sûrement l'un des plus noirs de Simenon, situé au coeur du paysage assoiffé de la Floride, une histoire de gangsters prétexte à l'évocation de fantasmes sexuels particulièrement sulfureux. En l'illustrant avec un talent et une empathie peu ordinaires, Loustal prolonge les effets hypnotiques d'un récit où les clichés du genre hard-boiled cèdent avec aisance devant l'ardeur impitoyable du romancier-caméléon. Simenon ne croira bientôt plus au rêve qu'il caressait depuis quelques années d'un mariage possible entre sa fiction et les meilleurs metteurs en scène d'Hollywood, mais, avec les Frères Rico, il démontre pourtant, ce que souligne avec évidence le trait de Loustal, sa virtuosité à camper des personnages dignes d'un James Cain comme à scénariser son propos de la manière la plus cinématographique.

Les années passent et l'irrépressible auteur de Maigret, revenu en Europe, poursuit avec application sa démarche dostoïevskienne, quête inlassable du plus grand nombre possible de poses humaines face au contrariant destin. Le recensement de cette oeuvre sans pareille nous est enfin livré, fruit du labeur lui aussi titanesque de Claude Menguy qui, depuis 1967, a traqué le moindre pseudonyme de celui qui, en 1921, au lendemain de sa rencontre à Liège avec Tigy, écrivait son premier texte, distribué sous forme de fascicule à ses amis.