Loustal  

Itinéraire dans l’univers de la bande dessinée avec plus de 40 dédicaces et signatures 2003 - 2006
Vente 2 600 € www.catawiki.fr

Page 1

1-Coyote (dessin)
2-Makyo (dessin)
3-Krahehn (signature)
4-M-E Leclerc (auteur dessin bateau/palmier)
5-Binet (dessin Bidochon)
6-Boucq (dessin chapeau Moucherot)
7-Chauzy (dessin autoportrait)
8-Margerin (Lucien)

Page 2

9-Munoz (dessin autoportrait stylisé)
10-Convard (signature)
11-Stan (dessin)
12-Zep (dessin houppette Titeuf)
13-Yslaire (dessin étoile David)
14-Ferrandez (dessin)
15-Mezieres (dessin Valerian)
16-Loustal (dessin)
17-Sfar (dessin chat du Rabbin)
18-Van Hamme (signature bulle)
19-Christin (signature)

Page 3
24-Goetzinger (signature)
25-Geluck (dessin chat)
26-Tardi (dessin autoportrait)
27-kraehn (dessin)

Page 4
28-Jodorowsky (sign)
29-Vicomte (sign)
30-Pellerin (sign)
31-Ted Benoît (sign)
32-Mattotti (dessin)
33-Prado (dessin)
34-Juillard (sign)
35-Marini (dessin Batman)
36-Chabouté (signature)
37-Conrad & Yann (dessin innommables)
38-Moebius (dessin autoportrait)
39-Schuiten (signature)
40-Jacques Martin (signature)

Page 5  41-Blain (dessin pleine page)   &   Page 6 42-Druillet (dessin)

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2003 Itinéraire dans l'univers de la bande dessinée
Auteur : Michel-Edouard Leclerc
Editeur : Flammarion; (Documents)
Cartonné - 296 pages
ISBN : 2080684523 
Parution en 28 janvier 2003
Un recueil de 50 entretiens avec des auteurs du 9e Art.

Autheman, Baru, Ted Benoit, Binet, Christophe Blain, Blutch, Boucq, François Bourgeon, Chabouté, Jean-Christophe Chauzy, Pierre Christin, Didier Comès, Didier Convard, Coyote, Philippe Druillet, Ferrandez, Philippe Geluck, Annie Goetzinger, Goossens, Hislaire, Jodorowsky, Juillard, Jusseaume, Kraehn, Léo, Loisel, Loustal p.182 - 187, Makyo, Margerin, Enrico Marin!, Jacques Martin, Marc-Antoine Mathieu, Lorenzo Mattotti, Mézières, Moëbius, Muñoz, Benoît Peeters, Patrice Pellerin, Pétition, Prado, Rabaté, Marjane Satrapi, François Schuiten, Sfar, Stan & Vince, Tardi, Zep, Uderzo, Van Hamme, Vicomte, Yann...

On les lit, on dévore leurs cases, on admire leurs planches, ils ont des fans partout mais les connaît-on vraiment ? Les grands noms de la bande dessinée, qu'ils soient dessinateurs ou scénaristes, ne sont pas du genre à se livrer aisément. Et pourtant, pour cet ouvrage unique, ils ont accepté de le faire.
Michel-Edouard Leclerc, féru de BD depuis toujours, parrain sponsor du festival d'Angoulême, a décidé d'aller à leur rencontre. Avec Chantal-Marie Wahl, il est parvenu à pénétrer leur univers.
Qui sont ces artistes ? Comment travaillent-ils ? Quelles sont leurs sources d'inspiration, leurs techniques, leurs parcours ? Autant de questions auxquelles une cinquantaine de dessinateurs et scénaristes ont accepté de répondre. Un album de passionnés sur des créateurs qui le sont tout autant. 

05 décembre 2001 Paris 

On accède à l'atelier de Jacques de Loustal directement par les quais du canal Saint-Martin. L'espace y est très grand. D'abord pour lire et recevoir: un vieux canapé de velours, un non moins vieux fauteuil en cuir bien râpé, et une table basse sur laquelle s'amoncellent les revues d'art et de voyages. Et pour mettre à l'aise le visiteur, Loustal a accroché au mur un nu de femme, très généreux. Plus discret, un coin bureau abrite son travail : il y a un ordinateur, un téléphone, une imprimante, et même une mini chambre noire. Au centre de la pièce inondée de lumière, grâce à une grande verrière, des chevalets portent les toiles qui, par ailleurs, s'amoncellent ou ont été disposées çà et là sans souci esthétique particulier. Il y travaille, les déplace, les retouche. Ce jour justement, il a repris une série de tableaux. d partir de photos numériques qu'il modifie sur ordinateur (il simule un mouvement de la nuque, déplace les regards, épaissit des lèvres), Loustal imagine le remodelage d'un portrait : « Je n'étais pas satisfait, je m'étais dit que je me remettrais à l'ouvrage ; en fait, je cherche à donner à ces femmes une attitude qui s'intègre mieux à l'atmosphère et à l'émotion des paysages que je peins actuellement, comme ceux que j'ai exposés à la Galerie Desbois ». Long travail préalable donc, par tâtonnements, qui nécessite de pouvoir tourner autour du chevalet, de prendre du recul, d'afficher haut les toiles sur le mur, de comparer. La table à couleurs est toujours prête. Jacques de Loustal est un artiste vraiment prolifique. Auteur de bande dessinée (Coeur de sable, Kid Congo, Un jeune homme romantique, Barney et la note bleue, Les Frères Adamhoff, Mémoire avec dames), il a collaboré avec les scénaristes Philippe Paringaux, Jérôme Charyn, Jean-Luc Fromental. Il a illustré des dizaines d'ouvrages, dont les beaux textes de Pierre Mac Orlan (Sous la lumière froide), et de jean Coatelem (Cinquante mille dinars, jolie mer de Chine). A le voir se déplacer, avec élégance, douceur, s'arrêtant pour critiquer une toile, brandir un ekta, ou sortir d'une armoire des centaines de dessins qu'il feuillette avec un certain détachement, on pourrait le confondre avec un galeriste un peu désabusé qui commenterait les oeuvres d'un autre artiste que lui : « Là, j'ai juste fait ça pour une pub ; ça, c'est pas mal, celui­là j'aime bien ». Pas du tout, Jacques de Loustal est tout simplement un esthète, dans la vie comme dans l'exercice de son art.

 Loustal

 - Vous êtes extrêmement prolixe. On vous voit partout...

- Tout est relatif. C'est lié au fait que je travaille l'image au sens large. Tout ce qui concerne le visuel et l'image m'attire. Et ce depuis toujours. Je fais des photos, des films, des dessins, des peintures. En résumé, je suis quelqu'un de très visuel.

 - Sans jouer au psy, ça remonte à votre enfance ?

 - L'envie de dessiner se développe chez des enfants un peu isolés. Et c'était mon cas. Je suis le petit dernier d'une famille de cinq enfants et le plus proche de mes frères a sept ans de plus que moi. Malgré tout, je pense que tous les enfants dessinent.

Il y a un moment où certains arrêtent, moi j'ai continué parce que je dévorais les aventures de Lucky Luke, Astérix, Tintin. J'avais mon petit succès à l'école en dessinant les Dalton et des grandes scènes de batailles. A un moment donné, il me semble avoir arrêté de dessiner, sans doute préoc­cupé par mes études et d'autres activités.

 - Vous avez choisi, tout de même, une filière où le dessin est l'activité principale !

- Bac en poche, en 1973, je suis rentré aux Beaux Arts, en architecture, et là, je me suis remis à dessiner. A cette époque, sortaient les premiers numéros de Métal Hurlant. C'étaient de véritables chocs, le numéro 1, Moëbius, Druillet, cette liberté dans le dessin... J'ai commencé par rendre visite à quelques journaux, dont Rock & Folk. Mon idée de départ n'était pas vraiment de faire de la bande dessinée, mais plutôt des images légendées. Mais à l'époque, ce qui se passait dans la bande dessinée était tellement excitant que j'ai finalement été amené à en faire, notamment par les connexions Rock & Folk, Métal Hurlant... Ce que je faisais au début n'était pas très codifié, contrairement à mes collègues comme Chaland, Ted Benoit, Serge Clerc, Floc'h. Ils travaillaient déjà en référence à la bande dessinée. Moi, je tirais mes influences de la photo, du cinéma, de la peinture. D'où cette recherche de style dans mes premiers albums.

- D'ailleurs, vous n'avez pas fait beaucoup d'albums de BD ?

- Enfin, une dizaine. Mais aussi des livres de dessins, de peintures et des ouvrages à tirages limités.

 - Compte tenu de la grande diversité de votre travail, allez-vous encore vous investir dans la bande dessinée ?

- En fait, je suis incapable d'enchaîner les albums sans respiration. J'attends environ une ou deux années avant de commencer un autre album. L'écriture d'une bande dessinée est un travail très contraignant. Il faut y consacrer au moins un an. En plus, comme je ne produis pas des albums ponctuant une même série, je dois, à chaque fois, retrouver l'énergie de créer une histoire originale avec des nouveaux personnages et de nouveaux univers.

Je suis à un stade où je ne veux plus faire de la bande dessinée pour faire de la bande dessinée. Il me faut trouver une histoire emballante. Au début, l'idée euphorique d'aligner des cases, c'est excitant, de se voir publier, c'est encore mieux. Après vingt années passées à dessiner, j'ai besoin, aujourd'hui, de me surprendre. En bande dessinée, c'est surtout dans la forme narrative que s'exprime la créativité, plutôt que dans le graphisme. Dans l'illustration et la pein­ture, j'ai plus de liberté graphique.

 - La peinture, c'est, pour vous, l'autre visage de la liberté ?

- Essentiellement. Je n'exécute jamais une toile sur commande. Je n'ai aucune contrainte. Je suis libre d'aller où je veux et je ne sais jamais où je vais. De ce fait, je m'impose un minimum de contraintes, comme travailler sur une série, sur des sujets précis, des formats constants. Je travaille dans toutes les tailles et j'aime utiliser des matériaux différents. J'ai ainsi l'impression d'ouvrir des portes sur des champs d'action à explorer. Le rapport à l'image en est très différent.

« Loustal a une manière singulière de s'approprier le réel. » (Jacques Ferrandez)

  - Vous avez l'air d'éprouver une certaine jouissance et une tranquillité dans le travail...

- Je suis conscient de la chance de pouvoir vivre en exerçant ce métier qui, au départ, est de l'ordre de la passion. Je dis toujours que si je n'avais pas à gagner ma vie, finalement, je ferais à peu près la même chose, mais en amateur. L'art naît de la contrainte et de la commande, les délais me condui­sent à résoudre des problèmes qui finalement enri­chissent mon travail.

 - Peut-on dire que vous êtes un épicurien du pinceau ?

 -Sans aucun doute. Il y a une relation entre la qualité de mon travail et le plaisir que j'éprouve à le faire. C'est pourquoi, maintenant, je refuse tout ce qui ne m'inspire pas au départ, qui aboutirait à quelque chose de laborieux.

 - Donc vous n'êtes pas encore prêt à troquer la bonne odeur de la peinture à l'huile contre l'ordinateur ?

- L'ordinateur offre d'incroyables possibilités. C'est un nouvel outil graphique, on ne peut pas passer à côté. J'ai réalisé, d'ailleurs, toutes les couleurs de l'album Ce qu'il attendait d'elle sur Photoshop. Je venais juste de suivre une formation et je voulais mettre en pratique toutes ces nouvelles connaissances. C'est comme une nouvelle boîte de crayons de couleur. Mais même si je l'utilise pour les sérigraphies et quelques commandes en presse, l'ordinateur n'a pas pris le pas sur mon travail habituel. L'aquarelle prend moins de temps. Je préfère le côté artisanal relevant d'une pratique et d'une expérience.

 - Vous avez une autre expérience dans l'art de représenter l'image, ce sont les photos. Sont-elles pour vous des outils de documentation ou une véritable activité de passion ?

- J'en ai toujours fait. J'ai eu mes premiers contacts avec Rock & Folk en leur apportant des photos d'at­mosphère que j'avais prises à Londres. Ça n'a pas vraiment marché. C'est comme ça que j'ai commencé à dessiner d'après mes propres clichés.

 - Vous procédez comme ça, maintenant ?

- La photo est restée un outil de travail associé à une passion. Aujourd'hui, je fais de grands panora­miques, en assemblant des photos pour rendre compte de l'espace d'un paysage. Je réalise aussi des films en caméra numérique dont j'extrais des petits photogrammes que je classe dans des carnets. J'ai des rituels. Je collectionne les appareils, même anciens, Je voyage beaucoup, j'engrange des mois­sons d'images.

 - Les voyages semblent effectivement faire partie intégrante de votre vie et de votre temps. Ils sont aussi votre principale source d'inspiration ?

- J'ai toujours adoré voyager et toutes les occasions qui se présentent sont bonnes à prendre ! Que ce soit des voyages personnels, des expositions, des reportages ou des festivals à l'étranger. J'ai le goût des cartes, des atlas. Ça doit être de famille. Je fais mienne cette phrase de Paul Théroux, grand écrivain voyageur : » Ne pas connaître un paysage justifie le fait d'aller à sa rencontre ».

 - Vous voyagez aussi beaucoup dans votre tête. Vous nous avez avoué avoir peint des paysages de la Terre de feu, sans y être jamais encore allé ? - Ce sont des paysages minimalistes, inspirés de l'idée que je me fais de ces endroits extrêmes. Un jour, je m'y rendrai et ce sera sûrement différent...

 - Quand vous voyagez, emportez-vous tout l'attirail du parfait globe trotteur ?

- J'emmène un maximum de guides, une petite caméra, des appareils photos et bien sûr, des carnets de croquis.

 - Ce sont ces fameux carnets de voyages où tout respire la gaieté, le plaisir et la chaleur ?

- Je comprends qu'on puisse ressentir cette notion de bien être. En voyage, l'acte de dessiner constitue, pour moi, un réel plaisir qui prolonge la sensation de bien-être produite par un lieu, une atmosphère, une situation. J'ai ébauché mes premiers carnets de voyages dans un petit village de Sicile : un coin de rue, une heure agréable. J'avais envie de prolonger cette douceur de vivre, le temps d'un dessin, le temps de m'imprégner de l'ambiance d'un lieu, un souvenir consigné dans un carnet.

 - Dans votre univers, vous allez plutôt vers le Sud, vers la couleur, vers le soleil. Pourquoi pas vers le Nord, vers des tons froids ?

- La pratique du croquis en voyage est plus immé­diate dans les pays chauds et solaires et la plupart des dessins en témoignent. Mais je suis allé en Norvège, en Islande, en Finlande. C'était presque plus exotique pour moi que les zones tropicales. Il y avait des paysages plus extrêmes, qui m'ont beaucoup impressionné. Ce que j'aime bien dans les zones tropicales, c'est le mélange de l'humain, de l'architecture, du climat, de la nature.

 - Vous donnez effectivement beaucoup d'importance aux personnages dans vos dessins. Même si parfois, les visages ont les traits durs, on ne les imagine pas méchants. En êtes-vous conscient ?

- Non. Je ne me pose pas la question en ces termes. -. Tout est lié au plaisir de dessiner. Avant de commencer une bande dessinée, il faut que j'aie un attachement aux personnages, mais on peut être attaché à un " méchant " séduisant. Dernièrement, j'ai eu un projet que je n'ai pas voulu dessiner. Les ' personnages ne m'inspiraient pas. Je ne me voyais pas vivre pendant un an en leur compagnie!

 - Même si on prend une simple page d'illustration ou une peinture, on sent l'omniprésence d'une histoire, parfois suggérée avec une pointe d'humour.

- J'aime bien les histoires drôles, celles qui fonction­nent avec le comique des personnages plutôt que les gags proprement dits. J'aime l'humour de Blutch, celui de Vuillemin aussi. Certains de mes dessins me font rire, mais peut-être ne font-ils rire que moi! 

- Quels sont les peintres et les auteurs de bande dessinée que vous aimez bien ?

- Je préfère les peintres instinctifs et figuratifs. Les peintres du début du siècle Matisse, Modigliani, Gauguin. Tous les peintres allemands de " la nouvelle subjectivité ", Beckmann, Gross, Otto Dix. Et bien sûr, Hopper, Hockney, Balthus, pour l'immobilisme.

J'aime beaucoup les dessins de Moëbius, Crumb, Muñoz... Je ne peux pas tous les citer.

 - En tant que passionné d'images, le cinéma ne vous a-t-il jamais attiré ?

- J'aime bien penser au parallèle qui existe entre le cinéma et la bande dessinée. Il y a un moment où l'on se pose les mêmes questions. Le casting, le story-board, comment éclairer, placer la caméra, comment cadrer, comment rythmer ? Après, chacun retourne dans son registre. En définitive, je préfère le plaisir et la magie du dessin. Et en fin de compte, le travail en solitaire me convient plus que la gestion d'une équipe et des multiples problèmes auxquels est confronté le cinéaste... 


Parrain-sponsor du Festival d'Angoulême, M.-E. Leclerc propose 52 portraits-interviews, mis en scène et illustrés, des grands noms de la bande dessinée :