1990 Jours tranquilles
à Manhattan Hermione Beldame, un pseudonyme bien sûr, est le prolifique auteur à succès de romans à l'eau de rose : quatre-vingt-sept en tout, au rythme annuel moyen de deux pendant quarante ans. Belle femme dans l'épanouissement de la maturité, riche, deux fois divorcée, veuve d'autant, elle croyait en avoir fini avec l'amour. Jusqu'à ce jour d'été où, lors d'une soirée dans le Connecticut, elle se surprend à être attirée par un parfait inconnu, George... Appartement Cinquième Avenue sur Central Park, résidence secondaire à Sag Harbor... Elle a tout le chic convenable, des enfants tout à fait décemment absents et des amis aussi ethniquement représentatifs que nécessaires. Noirs, écrivains, artistes, homos, mais aussi copines bien mariées ou femmes d'affaires redoutables. Elle qui se croyait blasée se prend au jeu de ce qu'elle appelle "le mythe du grand amour", sans bien comprendre comment il lui est possible de frémir de désir pour George. Lui qui ne semble ni très pressé, ni très intéressé par leur relation, qui préfère le Coca Light au vin rouge, les hamburgers à la salade niçoise, et n'a aucun scrupule à la décommander quand il a mieux à faire, bref un homme ordinaire dans toute sa splendeur. A fuir absolument si, comme Hermione, on a dû se battre longtemps pour effacer une jeunesse douloureuse. Las, cette brève rencontre rompt l'équilibre et la sérénité durement conquise de l'héroïne, emportant son coeur et sa vie au cours d'un été avec George, faisant la preuve qu'il n'y a pas d'âge pour une passion romanesque. Loin de sa veine féministe, Marilyn French a su composer un nouvel univers où l'intrigue menée en finesse manie avec brio la satire sociale, les situations inattendues, l'humour et la peinture amoureuse.
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