2016
Sérigraphie,
Carte
postal, affiche,
Marque page,
programme Nérac, Vin Loustal
Le 1 & 2 octobre 2016
Chaque année, Les Rencontres Chaland
reçoivent un ou des invités prestigieux, auxquels plusieurs expositions sont
consacrées...
Merci Alain
http://www.rencontres.yveschaland.com/
museum1874.htm
museum2049.htm
2016
Bouteille de Vin AOC Buzet Domaine Salisquet - Rencontres Chaland 2016
vidéo:
Masterclass Loustal
(museum2062.htm)
Hommage
à Loustal par ...
(museum2050htm)
Expo
Les Bielles d Albret Loustal
(museum2059.htm)
Photo's
Nérac 1-10 / 30-09-2016
(museum2049.htm)
LOUSTAL : TRANSPARENCE ET LUMIERE
Jacques de Loustal, dit Loustal, est né le 10 avril 1956 à
Neuilly-sur-Seine. Il est à la fois peintre, illustrateur et auteur de bande
dessinée. Très jeune, il s'intéresse au 9e art puisqu'il publie ses premiers
dessins dans le fanzine lycéen de Sèvres, Cyclone, édité par le dessinateur
Tito. Zenata Plage - Magic StripAprès une formation d'architecture aux
Beaux-arts de Paris, Loustal place ses premières illustrations en 1977 dans
Rock & Folk, où il rencontre un certain Philippe Paringaux avec qui il fait
son premier album de bande dessinée, New-York Miami (1980), puis Clichés
d'amour (1982) aux Humanoïdes Associés. C'est qu'entretemps, il était entré
dans Métal Hurlant, puis dans (À Suivre) et L’Écho des Savanes. En 1983, il
rencontre les éditeurs-jumeaux bruxellois Daniel et Didier Pasamonik des
éditions Magic-Strip et y publie Zenata-Plage (1983), un album où il met au
point cette poétique du texte et de l'image qui sera la sienne tout au long
de sa carrière.
Il n’arrive pas à cet endroit là et à ce moment-là par hasard : la bande
dessinée se découvrait alors « adulte » et cette maturité lui avait permis
de proposer une démarche spécifiquement artistique inspirée par des
précurseurs récents . « Cela aurait été dix ans plus tôt, raconte Loustal,
je n’aurais jamais pu me mesurer aux grands maîtres qui faisaient des séries
de bande dessinée pour les adolescents.1987 - Barney et la note bleue La
bande dessinée devenait beaucoup moins codifiée qu’à l’époque de "La
Patrouille des Castors"». Le premier numéro de Métal est un choc. Il y voit
Moebius que tous les dessinateurs de ce moment ont en ligne de mire. Il y
avait Druillet aussi : « Même s’il n’apparaît pas du tout dans mon dessin,
il a eu une très grande influence dans mon travail», nous dit Loustal.1985-arriere_saison
De fait, jusque là vouée à l'anecdote, avec ces deux artistes-là, la bande
dessinée se fait plus contemplative, plus artistique, plus picturale. Bilal
ou Schuiten émergent à la même époque.
Dès lors, pour Loustal, les albums s'enchaînent toujours nimbés de lumière
qu’ils soient issus d’horizons lointains, d’univers littéraires, d’ambiances
musicales ou du miroitement des gris des paysages du Nord. Il produit des
carnets de voyage, des estampes, des illustrations, des affiches, des
dessins de presse et bien entendu des bandes dessinées qu’il cosigne avec
son complice Philippe Paringaux, mais aussi avec des écrivains comme Jerome
Charyn, Jean-Luc Coatalem, Dennis Lehane, Tonino Benacquista, ou encore son
complice dessinateur et illustrateur Jean-Claude Götting, le plus souvent
chez Casterman. Il illustre aussi Simenon, un de ses auteurs-fétiches,
Pierre Mac Orlan, un grand voyageur comme lui, Boris Vian, Tennessee
Williams, Jean-Patrick Manchette, Jean-Luc Fromental...
Techniques et influences
Dès les premières années, Loustal met au point la technique et la gamme
chromatique qui le caractérisent. Ses inspirations vont de David Hockney à
Matisse, en passant par les illustrateurs allemands Max Beckmann, Otto Dix,
George Groz, qui lui apprennent la déconstruction des perspectives, jusqu'à
l'art africain dont les couleurs franches l'inspirent. Hergé, avec sa
dimension affective d’une grande clarté liée à sa lecture d’enfant,
l’influence beaucoup également : « La base de ma technique, c’est l’encre de
chine, les couleurs transparentes de l’aquarelle et de l’écoline. C’est à
partir du moment où j’ai été au Maroc que j’ai vraiment commencé à
travailler l’aquarelle que j’utilisais en tubes, avec beaucoup plus de
finesse dans les pigments. Après, ayant étudié ces ressources graphiques,
ces différents styles, comme je ne suis pas un auteur complet et que je
n’écris pas mes scénarios, je me suis investi dans la forme et dans les
variations graphiques possibles. Je ne suis pas quelqu’un qui raconte ses
propres histoires et qui utilise juste le dessin comme un vecteur pour
raconter ce qu’il veut. Pour moi, au contraire, le dessin est une fin.»
attraverso la citta - Tricromia Il ne le réserve pas qu'à la couleur : le
noir et blanc aussi fait partie de ses champs d'expérimentation comme dans
ses imposants fusains que l'on entraperçoit dans son ouvrage Atraverso la
Città (2013, éditions Tricromia) : «j’ai utilisé cette technique pour
représenter ces bâtiments, ces forts de Vauban, ces constructions militaires
un peu rouillées, ces phares, ces volumes de béton etc. Je les dessine avec
un bottin sous le coude, à main levée, en suspension au-dessus du dessin,
comme dans une calligraphie. Le fusain utilisé de cette manière sans jamais
l’estomper a une énergie incroyable qui se rapproche du dessin à la plume,
sans le côté laborieux de cette technique. Il conserve la légèreté du geste
proche de l’aquarelle. » C’est effectivement superbe. Le dessin, la couleur,
certes, mais la matière et le volume aussi : «Je pense être un sculpteur
frustré !loustal-Les_horizons-Beaulet.jpg Cela me paraît tellement imposant
de créer une forme à partir d’un tronc d’arbre, que je préfère me limiter à
inventer des sculptures que je peins, avec une sorte de relief !» Il
expérimente les supports.
Son travail de photographe est moins connu. On en trouve pourtant la trace
dans les petits livres qu'il réalise pour les éditions Alain Beaulet :
«Quand je me promène, dit-il à propos d'un livre qu'il a cosigné avec
Depardon, je vais habituellement dans des lieux que je ne connais pas, je
suis en perception maximale.» Ces travaux-là, il les transforme parfois en
collages, façon Stefaan De Jaeger ou David Hockney, où il fait passer la
photographie, cet art de l'instant suspendu, dans une composition difractée,
à la manière cubiste.
Des images qui racontent
Si Loustal est aussi important aujourd’hui, c’est parce que depuis le début
des années 1980, il a apporté à la bande dessinée une touche bien à lui
héritée de ses arts de référence dont le point commun est la narration. Car,
que ce soit dans ses illustrations, ses photos ou ses tableaux, ses images
"racontent" : «Très souvent, dit-il, je fais des petits dessins et en
regardant plusieurs de mes images, je crée une image qui retranscrit une
atmosphère, une petite histoire, un personnage, une sorte de micro-fiction.»
C'est pourquoi une fois captées, les images de Loustal restent inscrites
dans nos mémoires, leurs personnages s'animent, continuent à bouger... Elle
nous font rêver.
DIDIER PASAMONIK
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