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2012 Carte blanche : jacques de loustal à l’honneur


les choix de Loustal au musée et à la librairie le 19 décembre 2012
 


Cette dernière carte blanche de l’année 2012 fut consacrée à Jacques de Loustal, une rencontre qui s’est déroulée dans un bel esprit d’écoute et d’échanges. Après l’enregistrement d’une émission de radio, l’auteur a choisi quelques planches dans le musée afin de les commenter au public. Une très belle sélection !


Le premier choix de Jacques de Loustal fut une planche de Philippe Caza, extraite de Chronique de la terre fixe, pour le travail en couleur directe au regard de son propre travail. L’importance de la couleur tient avant tout dans la gestion des lumières, remarquable dans le cas de cette planche.
Le groupe s’arrêta ensuite sur le première planche de Fort Navajo de Jean Giraud où Blueberry porte volontairement les traits de l’acteur Belmondo. Une série d’une incroyable richesse graphique (couverture de Jijé). Ce livre lui a permis de comprendre que le dessin pouvait devenir un véritable moyen d’expression à destination des adultes.
De Jean Giraud, un pas suffit pour évoquer Mœbius autour d’une planche d’Arzach qui fut un vrai choc graphique pour Loustal. Une bande dessinée dans un univers fantastique qui lui apporta un sentiment de liberté incroyable. Pour l’anecdote, Loustal confia qu’il se retrouvait régulièrement dans les années 1990 avec Jean Giraud, Mattotti, Avril et Juillard dans l’atelier de l’un ou l’autre afin de créer un dessin dont une contrainte était fixée par un des dessinateurs présents. Il s’ensuivait alors un repas et un tirage au sort pour s’offrir les dessins entre eux.
Jacques de Loustal s’arrêta sur un des agrandissements de dessins qui jalonnent le musée, et notamment celui du génial dessinateur américain Crumb, un témoin important de l’Amérique de son époque. Le dessin de Crumb qui s’adresse aux adultes, fouillé et aux nombreuses hachures, procure un grand sentiment de liberté mais aussi les représentations très particulières des femmes qui ont marqué profondément notre guide d’un jour.
Loustal commenta un carnet de Jacques Tardi, infatigable travailleur, dans lequel sont présentés des dessins dans un style inhabituel et prouve que cet auteur ne se limite pas à son alphabet graphique bien connu.
La visite continua autour de commentaires de livres. Tout d’abord, L’Oreille cassée d’Hergé, le seul livre qu’il soit capable de relire. Un album qui l’a influencé, enfant, grâce à cette aventure en Amérique du Sud. Enfin, l’auteur n’oublie pas cette belle scène qui voit Tintin, en quête de la fameuse statuette à l’oreille cassée, découvrir une centaine de statuettes dans un magasin de reproductions d’objets anciens.

Le second choix de l’auteur se porta sur un livre de Mœbius, Arzach, que l’auteur avait déjà abordé autour d’une planche originale présentée dans le musée. Une bande dessinée qui changea la « face » de la bande dessinée à l’époque, une histoire muette incroyable avec un très beau travail sur la lumière.

Le livre suivant fut Lone Sloane de Philippe Druillet, un dessin « hard-rock » d’une inventivité incroyable, jamais vu à l’époque qui lui faisait parfois penser à aux anciennes illustrations de Gustave Doré ou de la collection Hetzel...


Loustal choisit le livre 73304-23-4153-6-96-8 de l’auteur Thomas Ott, maître incontournable d’une technique dite de la « carte à gratter ». Thomas Ott fait preuve de perfection sur le jeu des lumières autour d’une histoire muette remarquable.
Le dernier livre choisi fut Alack Sinner où José Munoz déploie une inventivité remarquable dans ses cases et dans sa répartition très audacieuses des noirs.
Enfin, Loustal répondit à diverses question avant la traditionnelle et... très agréable séance de dédicaces.

Écoutez l’émission Conciliabulles avec Jacques de Loustal sur Radio Accords.

  


 


 


http://www.citebd.org/IMG/m4a/2012_S51_1220-Parole_d_auteur_Jacques_Loustal_Le_bonus.m4a