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2012 Trésors dessinés sur le vif à la Brafa

Loustal. Swarte, Pé, Juillard, Hyman, Schuiten, Meulen & Avril

BRAFA
Tour & Taxis / Avenue du Port 86C / B - 1000 Bruxelles.
Du 21 au 29 janvier 2012 de 11.00 à 19.00
Van 21 tot 29 januari 2012 van 11.00 tot 19.00
Nocturnes les mardi 24 et jeudi 26 janvier 2012 jusqu'à 22.00 heures
Nocturnes op dinsdag 24 en donderdag 26 januari 2012 tot 22.00 uur


Galerie Champaka & Galerie 9e Art à la BRAFA
21 > 29/01/2012
GALERIE CHAMPAKA (Bruxelles) & GALERIE 9e ART (Paris)
à la/op/at BRAFA (Brussels Antiques & Fine Arts Fair)

La GALERIE CHAMPAKA (Bruxelles) et la GALERIE 9e ART (Paris) associent leur savoir-faire pour présenter à la BRAFA un stand d'exception dédié à la bande dessinée mondiale.

Le mouvement de balancier entre Bruxelles et Paris est, depuis près d'un siècle, à la base de la dynamique de la bande dessinée européenne. Les liens entre le neuvième art et la ville sont multiples. Née dans la presse, un produit urbain, la bande dessinée est, dans une large mesure, créée par et pour des citadins. Sans compter que nombre de récits et d'ambiances prennent pour cadre les univers urbains.

Le stand des galeries Champaka et 9e Art présente neuf artistes majeurs du Neuvième Art, tous bâtisseurs d'univers et t oujours en force de création : François Avril, Ever Meulen, Miles Hyman, André Juillard, Jacques de Loustal, Frank Pé, François Schuiten, Joost Swarte et Zep. Chacun a réalisé un diptyque qui dévoile une vision personnelle de Paris et de Bruxelles, toujours en évitant les clichés.

Ouverts sur le monde et les styles graphiques, ces neufs créateurs ont convié des compagnons graphiques. Certains parce qu'ils furent parmi les fondateurs qui permirent à la bande dessinée d'acquérir ses lettres de noblesse. Parmi ceux-ci : Barks, Chaland, Eisner, Foster, Franquin, Gillon, Herriman, Jacobs, McCay, Raymond, Will. D'autres, toujours actifs, continuent à renouveler cet art : Alice, Bilal, Cosey, Crumb, de Crécy, Fred, Giraud, Giardino, Lauffray, Mariscal, Mézières, Muñoz, O'Neill, Sempé, Yslaire et quelques autres...

Voici une sélection de dix pièces parmi celles qui sont encore disponibles...

Galerie Champaka (Brussel) en Galerie 9e Art (Parijs) gaan samenwerken om, met hun gezamenlijke kennis van zaken, op Brafa een uitzonderlijke stand voor te stellen gewijd aan het wereldstripverhaal.

De slingerbeweging tussen Brussel en Parijs vormt al haast een eeuw de dynamiek van het Europese stripverhaal. De banden tussen de Negende Kunst en de stad zijn veelvoudig. Het stripverhaal, ontstaan in de pers, een stedelijk product, is in ruime mate gemaakt door en voor stedelingen. Een heleboel verhalen en sfeerbeelden spelen zich trouwens in de stad af.
De stand van galerie Champaka en 9e Art brengt negende grote kunstenaars uit de negende Kunst, allen bouwers van werelden, die nog volop actief zijn: François Avril, Ever Meulen, Miles Hyman, André Juillard, Jacques de Loustal, Frank Pé, François Schuiten, Joost Swarte en Zep. Elk realiseerde een diptiek dat hun persoonlijke kijk onthult op Parijs en Brussel, waarin elk cliché wordt vermeden.

Deze negen kunstenaars staan open voor de wereld en voor grafische stijlen. Ze nodigden dan ook grafische vrienden uit. Sommigen als stichters waardoor het stripverhaal zijn adelbrieven verwierf. Onder hen Barks, Chaland, Eisner, Foster, Franquin, Gillon, Herriman, Jacobs, McCay, Raymond, Will. Anderen, die nog steeds actief zijn, blijven deze kunst vernieuwen: Alice, Bilal, Cosey, Crumb, de Crécy, Fred, Giraud, Guarnido, Lauffray, Mariscal, Mézières, O'Neill, Sempé, Yslaire en enkele anderen…

The GALERIE CHAMPAKA (Brussels) and the GALERIE 9e ART (Paris) combine their expertise to present at BRAFA a very special stand devoted to the comics art of the world.

For nearly a century, the swing of the pendulum between Brussels and Paris has been the driving force behind European comics. The links between the Ninth Art and the city are numerous. Born in the press, an urban product, comics are to a large extent created by and for city dwellers. Countless stories and their moods revolve around the urban universe.

The stand of the galleries Champaka and 9e Art presents nine major artists of the Ninth Art, all of them builders of a universe and all still in their creative prime : François Avril, Ever Meulen, Miles Hyman, André Juillard, Jacques de Loustal, Frank Pé, François Schuiten, Joost Swart e and Zep. Each of them has produced a diptych which reveals their personal vision of Paris and Brussels, always avoiding any clichés.

Open to the world and to varied graphic styles, these nine creators have invited their fellow graphic artists. Some are invited because they were among the founders of comics who enabled it to gain recognition. These include : Barks, Chaland, Eisner, Foster, Franquin, Gillon, Herriman, Jacobs, McCay, Raymond, Will. Others, still active, continue to enrich this art form : Alice, Bilal, Clerc, Cosey, Crumb, de Crécy, Fred, Giraud, Giardino, Guarnido, Lauffray, Mariscal, Mézières, Muñoz, O'Neill, Sempé, Yslaire and others...

 

Rêves d’artistes franco-belges

COUVREUR,DANIEL

Mercredi 18 janvier 2012

entretien

A Bruxelles, le Sablon résonne des « Humpf ! » et parfois même des « Pfff ! » de la galerie Champaka. A Paris, au pied de la butte Montmartre, des « Bang ! » et des « Vlop ! » s’échappent de la galerie du 9e Art. Les patrons Eric Verhoest et Bernard Mahé bataillent pour entraîner le public dans les bulles originales de comic-strip. Ensemble, ils rassemblent à la Brafa neuf auteurs majeurs dans la force de l’art : François Avril, Ever Meulen, Miles Hyman, André Juillard, Jacques de Loustal, Frank Pé, François Schuiten, Joost Swarte et Zep. Chacun a réalisé tout exprès un diptyque où se dévoile une vision personnelle des deux capitales et chacun dessinera dans Le Soir du 20 janvier son objet fétiche de la Brafa. En guise de préface à l’événement, nous avons fait tourner les tables avec les trois Belges de cette aventure audacieuse.

La bande dessinée est un art nouveau à la Brafa. Ce coup de projecteur vous réjouit ?

Frank Pé : Je me sens comme un passager clandestin ! La bande dessinée est un art populaire et, là, on se retrouve dans le cercle de l’Art avec un grand « A », celui dont je me suis toujours nourri. J’espère trouver ma place.

Ever Meulen : Je fais partie des antiquités. J’ai 65 ans. J’aime le grand public. C’est pour ça que je ne fais pas de peinture, pour toucher le plus grand nombre. La Brafa a cet avantage de s’adresser à Monsieur Tout-le-Monde.

François Schuiten : Une foire comme la Brafa reflète la variété des expressions artistiques. La création s’y décline sous toutes ses formes dans sa variété la plus absolue. Personnellement, je suis autant fasciné par Franquin que par Rembrandt. Je ne vois pas de hiérarchie dans l’art. Ce qui compte c’est que l’œuvre fasse rêver.

Artiste : quel est le sens de ce mot aujourd’hui ?

François Schuiten : Hergé se disait enlumineur plutôt qu’artiste. Aujourd’hui, il a son Musée. Picasso adorait le Krazy Kat de George Herriman, un poète graphique des débuts de la bande dessinée aux Etats-Unis. Le peintre cubiste Lyonel Feininger a débuté dans le Chicago Tribune en créant les Kin-der-kids. Mais il ne faut pas se raconter d’histoires. Un art jeune comme la bande dessinée peut encore susciter des réactions de rejet, même dans un lieu ouvert comme la Brafa.

Ever Meulen : Jijé, le fondateur de l’Ecole belge de la bande dessinée était peintre à la base. Il a fait de la bande dessinée par hasard. Certains ne nous voient pas comme des artistes mais comme des types juste bons à dessiner Tintin sur une Vespa et c’est vrai qu’on sait le faire !

Frank Pé : A l’origine, la Brafa est un Salon des antiquaires avec des vieux tableaux, des vieux meubles, des vieux objets. Depuis, elle s’est ouverte à l’art contemporain dont la bande dessinée et ses artistes font partie.

On reproche à la bande dessinée son manque de radicalité, d’émotion. Vous vous sentez en retrait des autres arts plastiques ?

François Schuiten : En sortant de la première grande exposition Hergé au Musée d’Ixelles, Franquin avait pleuré devant la magnificence des dessins originaux du Lotus bleu. On peut être autant ému par une planche de Raymond Macherot ou de Winsor McKay que par un tableau de Rembrandt. Le problème, c’est que les œuvres de bande dessinée ont été longtemps exposées et vendues à l’arrière des librairies. On était dans le n’importe quoi. Ces dernières années, un véritable marché s’est développé avec l’intérêt nouveau des salles de vente pour la bande dessinée. Ceci dit, cela pose d’autres questions sur le futur de l’édition. Le tableau est un objet unique destiné à être vendu et accroché au mur. La planche de BD sert à imprimer un album. Si elle est vendue, on risque un jour de se trouver dans l’incapacité de rééditer le livre. Aucun fichier informatique n’est éternel.

Frank Pé : Ce débat fait partie des discussions entre petits hommes. L’art est une construction mentale. On ne devient pas dessinateur dans un objectif financier. Ce qui se passe après la création de l’œuvre nous échappe…

Ever Meulen : Les auteurs n’ont pas de prise sur les prix. Moi, je me dis toujours que je suis le meilleur mais bizarrement pas le plus cher. Si je vends bien à la Brafa, je pourrai peut-être enfin m’offrir la Lancia d’Hergé ! Avant je ne voulais rien mettre sur le marché. J’ai tous mes originaux à la maison. Ma cote ? C’est la chose que je dois encore créer ! A la Brafa, je vends des dessins réalisés spécialement pour la foire mais ce n’est plus de la bande dessinée. Ce sont des œuvres d’un auteur qui vient de la bande dessinée. Ça n’a pas été créé pour être publié.

Qu’est-ce que la bande dessinée peut apporter à l’art ?

Frank Pé : De la beauté, de la poésie… un coup de jeune, parce que c’est encore un art en mouvement, plein de vitalité et d’explorations possibles. La bande dessinée n’est pas connotée par les grandes considérations sur l’art ou la culture. Elle n’a pas à tenir compte du poids de l’histoire de l’art. Elle contribue à la fraîcheur de la création. L’art contemporain est parfois déconnecté du monde contrairement au cinéma ou à la bande dessinée.

Ever Meulen : Les arts plastiques ont tendance aujourd’hui à aller vers l’abstraction. La bande dessinée appréhende l’art d’une autre manière, avec un caractère artisanal. C’est un art plus populaire. Il ne faut pas avoir fait les Beaux-Arts pour l’apprécier. C’est un autre monde que celui des académies, un autre rapport à l’art. Je suis d’accord avec ceux qui disent qu’il y a comme un anachronisme entre la bande dessinée et les beaux-arts mais c’est justement ça qui est intéressant. Dans un tableau, il y a quelque chose d’égoïste : je fais ma toile sans me soucier du reste. Avec la bande dessinée, il est primordial de communiquer quelque chose. Il faut une histoire à raconter derrière.

Retrouvez Ever Meulen, Frank Pé et François Schuiten dans les Arts de la bande dessinée mondiale, sur le stand 50.

  



 

 

 

© Jacques de Loustal / Le Soir