2011 Loustal ouvre une fenêtre
dans l’horizon lémanique
http://www.letemps.ch/
Invité d’honneur du Festival de bande dessinée de Lausanne, Loustal présente
une exposition,«Chambres avec vue», et signe l’affiche de la manifestation.
Une image sensuelle et rêveuse qui concentre en elle tout l’art de ce maitre
de la couleur et de la suggestion
Le saxophoniste Barney fume une cigarette devant les toits ardoise de Paris.
L’écrivain de Mémoires avec dames a posé sa machine à écrire face à la mer.
Le gigolo d’ Un Garçon romantique se détourne de sa maitresse pour regarder
l’horizon marin… Elles sont innombrables les fenêtres dans l’œuvre de
Loustal. L’exposition que BD-FIL consacre à son invité d’honneur s’intitule
justement Chambres avec vue .
Le dessinateur a toujours aimé les «fenêtres qui s’ouvrent sur des horizons,
des ailleurs». Elles s’ouvrent aussi sur l’intérieur, sur les chambres
d’hôtel aux pourpres défraichis où s’étreignent les amants, sur l’âme
inquiète des perdants magnifiques. Loustal n’écrit pas ses histoires. Il met
en scène celles de Philippe Paringaux, Tonino Benacquista ou Jerome Charyn.
Comme il s’intéresse davantage aux personnages qu’à l’action, «on peut
effectivement parler de fenêtres sur l’intérieur. Cela tient à ma formation
d’architecte. Le rapport entre le bâti et la nature, l’extérieur et les
limites, m’a toujours interpelé.»
Loustal ouvre une fenêtre bleue sur les murs de Suisse romande: l’affiche de
BD-FIL (sur la page de gauche). Une invitation au voyage et à la lecture. Un
instant d’éternité entre ciel et lac. Une chambre avec vue où se concentre
tout l’art délicat de cet incomparable créateur d’atmosphères.
Une jeunesse, dimanche d’aout, villa triste… La scène semble sortie de
l’œuvre de Modiano. Le tableau paisible et légèrement mélancolique fait
travailler l’imagination. «L’atmosphère m’intéresse davantage que l’action.
Je suis avant tout illustrateur. J’aime évoquer en une image une idée, un
texte et impliquer les lecteurs.»
Pour l’affiche de BD-FIL, la seule contrainte était d’évoquer Lausanne.
Loustal s’est souvenu de la vue depuis sa fenêtre de l’Hôtel de la Paix,
lors de ses précédents séjours. Le Lausannois qui a le bonheur d’ouvrir tous
les matins ses volets sur ce paysage chanté par Byron n’identifie pas la
Dent-d’Oche et les Cornettes de Bise; il reconnait toutefois immédiatement
les Alpes savoyardes. Car Loustal ne vise pas la ressemblance
photographique, mais l’essence des lieux.
Ses innombrables voyages lui ont appris à «ressentir les impressions
produites par un paysage». Ensuite, il essaye de les traduire à travers une
composition graphique. Il s’étonne de ses collègues qui publient, sans
sortir de leur atelier, des bandes dessinées dont l’action se déroule aux
quatre coins du monde. «Je pense qu’il y a toujours un petit déficit
d’atmosphère. Il y a peut-être plus de précision, car ils travaillent sur
photos, mais moi je regarde beaucoup.»
«J’ai toujours aimé dessiner des scènes qui sont le point de départ d’une
histoire. Les éléments de cette image, la femme qui lit, le type qui regarde
dehors, stimulent l’imagination.» Le décor même, dans son imprécision
architecturale, évoque tout à la fois une guinguette des bords de la Marne,
un débit de filets de perche, un chalet de plage, une cabane des Rocheuses…
«Pour moi, c’est un balcon, une sorte de loggia qui donne sur une chambre
d’hôtel ou sur un appartement.»
Sur le bleu Léman glisse un bateau à vapeur, évoquant La Suisse, le vaisseau
amiral de la CGN. Pourtant, Loustal pensait aux navires du lac des
Quatre-Cantons en dessinant ce navire dont la ligne nostalgique s’accorde
pleinement à son univers.
Un cygne s’invite dans une petite lucarne entre la rambarde et les buissons
de la rive. Parce que l’artiste adore les oiseaux. Il aurait même aimé être
ornithologue. Au bord d’un lac suisse, il photographie toujours les cygnes
«C’est un oiseau magnifique. C’est assez rare d’en voir dans un
environnement urbain. C’est toujours un petit moment de poésie. Comme j’aime
beaucoup les oiseaux, j’en place un peu partout. Parce qu’ils symbolisent la
liberté, mais aussi parce qu’ils peuvent constituer un petit contrepoint
graphique à d’autres éléments».
Une mouette perche au sommet d’un de ces arbres que Loustal travaille comme
une pâte. «Comme je ne vais pas dessiner chaque feuille, j’essaye de
styliser les arbres de manière qui rappelle le volume. Mais ce sont surtout
mes palmiers et mes cyprès qui sont reconnaissables»…
Cinéphile invétéré, Loustal aime les belles actrices comme Cate Blanchett,
Naomi Watts ou Nicole Kidman, modèles de la blonde lectrice du premier plan.
Elle est plongée dans une bande dessinée.
Les losanges du dos de couverture évoquent les anciens albums du Lombard.
Loustal jure avoir dessiné de façon inconsciente ce motif. Peut-être une
réminiscence des aventures lémaniques de Jacques Lefranc au moment
d’imaginer celles de Médor.
A propos, qui est-il ce petit clébard? L’esprit du bleu Léman? L’incarnation
de la note bleue de Barney? Loustal se marre: «Ce n’est rien, juste un petit
chien un peu ridicule qui renvoie aux BD de mon enfance.»
Une fois terminé le dessin en noir et blanc, les couleurs évidentes, celles
du lac, des montagnes, se sont imposées. Ensuite, Loustal a imaginé le
jaune, le rouge, le vert. Actuellement, il travaille beaucoup les camaïeux,
«avec des jus d’aquarelle rehaussés. Il y a des transparences, des glacis,
c’est plus intéressant. Plus proche de la peinture que du coloriage, que du
remplissage de zones.»
Il dédaigne la palette graphique, car il n’aime pas passer trop de temps
devant un écran, préférant manier le pinceau, l’eau, le papier… «C’est un
savoir-faire qu’on acquiert avec les années, comme un pianiste qui fait ses
gammes. En passant trop de temps sur Photoshop, j’ai peur de perdre ce
savoir-faire.»
Certains auteurs de bande dessinée se méfient des belles images,
susceptibles de ralentir le rythme de la lecture. «C’est la génération de
Sfar, des Blain. Je n’ai pas l’impression de faire le même métier. Moi, la
belle image, je la recherche. Si j’ai fait de la bande dessinée, c’est qu’il
y a eu Moebius, Druillet, Bilal, des gens dont l’image avait une puissance
d’évocation inouïe. Tous les gens de ma génération aiment la belle image.
Ceci dit, tous les styles sont possibles.»
«Loustal – Chambres avec vue». Lausanne. Romandie.
Du ve 9 au di 11 septembre. http://www.bdfil.ch/
Antoine Duplan
L’auteur raconte son travail: Lausanne, Rumine, sa 10, 17h.
|
Dix bonnes raisons d’aller à BD-FIL!
BANDES DESSINÉES | Lausanne case son festival B.D.
du 9 au 11 septembre. Un septième rendez-vous qui ne
manque pas d’arguments
Bernard Chappuis | 08.09.2011 |
De la star au gagnant du concours «Les dessinateurs
de demain», plus de 70 auteurs de B.D. sont présents
à Lausanne du 9 au 11 septembre. Au vu des
expositions, rencontres, conférences et séances de
signatures proposées, on recense au moins dix
raisons de se rendre place de la Riponne, cœur
géographique du festival.
1. Loustal invité d’honneur
Comme nombre d’auteurs de B.D., il n’a conservé que
son nom, laissant son prénom et sa particule pour
son passeport: Jacques De Loustal, né le 10 avril
1956 à Neuilly-sur-Seine. Après Tronchet, Bertschy,
Cosey, Juillard, Peeters et Zep, l’auteur de Barney
et la note bleue est
l’invité d’honneur de la septième édition de BD-FIL.
Son talent de peintre déteint sur son travail
d’illustrateur et de coloriste, l’un des plus
remarquables du neuvième art. Du reste, pour Le
Larousse, «ses inspirations ne se situent pas du
côté de la bande dessinée mais se réfèrent plus à la
peinture (le fauvisme, David Hockney) et au cinéma
(Wim Wenders)». Mais pas seulement. Ajoutons une
touche de jazz («le trait de Loustal est aussi typé
que le phrasé de Charlie Parker», analyse l’écrivain
Jean-Luc Fromental), soulignons sa complicité
littéraire avec Paringaux et de grands romanciers
vaccinés au polar (Lehanne, Charyn, Topin,
Benacquista, sans compter Simenon, dont il illustre
des romans). Au carrefour des genres, Loustal pose
un aiguillage qui permet de voyager dans toutes les
directions.
2. «Chico et Rita»
Après la sortie de leur épatant roman graphique, le
film d’animation de Trueba et Mariscal propose, en
prime, une bande-son d’anthologie grâce au pianiste
Bebo Valdès en porte-parole des musiciens cubains
exilés aux Etats-Unis. De quoi croiser, en cours de
route, Dizzy Gillespie, Nat King Cole, Charlie
Parker, Chano Pozo et Estrella Morente.
Cuba 1948. Lui est pianiste, elle, chanteuse. Entre
La Havane, New York, Hollywood, Paris et Las Vegas,
les vicissitudes de la vie, l’amour fou et la
passion de la musique vont tantôt les réunir, tantôt
les désunir. C’est splendide et sans fausse note. En
phase avec les personnages, tournée générale de
mojitos. A voir en salles dès le 14 septembre.
L’expo «Chico et Rita» de Javier Mariscal s’affiche
à la Galerie Niederhauser jusqu’au 8 octobre.
3. «La couleur dessinée»
En 2010, le Musée historique proposait l’exposition
«Black is Beautiful». Ce remarquable travail sur le
noir et blanc dans la bande dessinée valait bien une
suite. En couleurs. Mais qu’est-ce que la couleur
directe? La technique est relativement récente (le
créateur de Mad,
Harvey Kurtzmann, en serait l’initiateur en 1962
avec Little
Annie Fanny). Avec ce procédé, «l’encrage et la
mise en couleur peuvent être réalisés lors d’une
étape unique, à la manière d’un peintre». Jusqu’au
25 septembre, le Musée historique propose une
sélection de 140 planches issues du Fonds
patrimonial de la Bibliothèque municipale de
Lausanne. A ne pas rater.
4. Présentations d’auteurs
Comment Enrico Marini a-t-il plongé au cœur de
l’Empire romain à l’époque de César? Pourquoi le
jeune auteur belge David Vandermeulen (voir l’expo
qui lui est consacrée au Romandie) s’est-il
passionné pour la destinée du chimiste allemand
d’origine juive Fritz Haber? Comment Laurent Verron
assume-t-il l’héritage de Roba en reprenant les
aventures de Boule
et Bill Ces
auteurs devraient s’en expliquer en s’exprimant sur
leur travail dans le cadre des rencontres du
festival (salle Fil-Actères et Palais de Rumine,
samedi et dimanche). Forcément passionnant. Emmanuel
Guibert, Loustal, Emmanuel Lepage, Etienne Davodeau,
Mathieu Sapin, Zep et Tébo complètent la liste.
5. «Les 7 péchés capitaux»
Après «SOS-Aircraft», «Poya Express» et autre
«Fireboxe», le nouveau projet de commande de BD-FIL
s’apprécie au Romandie. Comme pour les sept nains ou
les sept mercenaires, le nom du septième nous
échappe le plus souvent. Sept auteurs femmes et sept
auteurs hommes nous permettent donc de réviser en
s’attribuant un péché (l’orgueil, l’avarice,
l’envie, la colère, la luxure, la gourmandise, la
paresse) pour en faire un récit en une, deux ou
trois planches. Tom Tirabosco lie l’ensemble. Il
leur sera à tous beaucoup pardonné.
6. «Journalisme BD»
Un autre point fort de cette édition. «J’ai eu envie
de ce projet dès mes débuts à BD-FIL, se réjouit
Philippe Duvanel. L’idée s’est notamment concrétisée
à partir d’une discussion que j’avais eue avec
Patrick Chapatte. Ce dernier souhaitait éditer un
nouveau recueil de ses reportages publiés dans Le
Temps. Une très belle conjonction s’est ensuite
dessinée avec le Théâtre Forum Meyrin, puis dans le
cadre des contacts que nous entretenons, avec la
Maison du dessin de presse de Morges.» Des
reporters, ainsi que le reportage animé de Chapatte, La
mort est dans les champs, sont à suivre à
Lausanne, dans la salle du Romandie.
7. Dessinateurs de demain
BD-FIL fera-t-il connaître le prochain Cosey, Zep,
Bilal ou Marc-Antoine Mathieu? Comme chaque année,
ce concours ouvert aux néophytes de plus de 15 ans
permet de jauger de leur inventivité sur un thème
donné. Les organisateurs n’oubliant pas que le même
week-end se déroulent les Journées du patrimoine,
ont choisi un thème en rapport: «Un monde sous nos
pieds». A découvrir gratuitement au Forum de
l’Hôtel-de-Ville.
8. Les dédicaces
C’est un moment privilégié. En revanche, il y a des
règles à respecter. Et bien sûr, pour des auteurs
particulièrement attractifs, des tirages au sort
désignent les heureux élus. «Nous les organisons
30 minutes avant le début de la dédicace, explique
Philippe Duvanel. Nous comprenons bien évidemment
les frustrations qu’ils peuvent générer mais il
n’est pas dans la philosophie de forcer un auteur à
réaliser plus de dédicaces qu’il ne peut ou ne veut
en faire, ni de tenter à l’amener à dessiner
jusqu’au bout de la nuit! L’exercice de la dédicace
est particulièrement éprouvant.» Prévoir donc un
plan B.
9. Le festival off
Comme chaque année, en marge de BD-FIL, des
librairies, musées, bibliothèques, galeries et
commerçants s’associent à la manifestation. De quoi
proposer un épatant parcours piétonnier dans la cité
où l’on croise Captain Biceps en dessins ou Emmanuel
Guibert en vrai. Voir programme sur le site www.bdfil.ch
10. «Hel - Pimp My Plâtre»
Les illustrateurs, plasticiens et bédéistes de la
région (de Barrigue à Zep) n’ont rien de bras
cassés. Vingt-quatre ont répondu «présents» à
l’invitation de l’Hôpital de l’enfance de Lausanne,
qui fêtait ses 150 ans à customiser un plâtre
médical. Présentée en avril au Forum de
l’Hôtel-de-Ville, l’expo revient au Palais de
Rumine.
|
Loustal Nouveau
seigneur du lac
On dit que le chiffre 7
est le symbole de la perfection. De fait, à l’heure
où démarre sa septième édition, le festival BD-FIL
approche ladite perfection en déroulant le tapis
rouge à l’un des personnages les plus emblématiques
du neuvième art: Loustal.
Jacques de Loustal, de son vrai nom, est cette année
l’invité d’honneur d’une manifestation qui, après
des débuts difficiles, a fait mieux que de trouver
ses marques. L’artiste né en 1956 à
Neuilly-sur-Seine sera donc l’incontournable
attraction de ce week-end au bord du Léman.
Un univers incomparable
Outre une exposition qui permettra d’admirer ses
travaux passés et récents d’illustrateur et de
dessinateur BD, on pourra également voir et entendre
le maître français aux multiples talents samedi (à
17 heures au Palais de Rumine) dans le cadre d’une
rencontre qui fait partie d’un copieux programme
(neuf artistes attendus dont Marini, Davodeau, Zep)
sobrement baptisé «Présentations d’auteurs».
Le public, on en prend le pari, risque de repartir
comblé. Plonger dans l’univers graphique
incomparable de Loustal est un plaisir qui ne se
refuse pas.
Cet enfant du rock passé vers le milieu des
seventies par les colonnes de magazines culte comme
Rock’n’Folk, A Suivre et Métal Hurlant est l’auteur
de nombreux albums légendaires des années 1980,
chics et pas toc. Comment oublier le choc visuel
ressenti en découvrant pour la première fois des
ouvrages comme «New York-Miami», «Clichés d’amour»,
«Cœurs de sable»?
Comment ne pas lire et relire, «Barney et la note
bleue», une BD crépusculaire qui est assurément le
sommet d’une collaboration entre le héros de cette
fin de semaine et Philippe Paringaux, le rock critic
devenu écrivain?
Quand il sévit dans la bande dessinée, Loustal aime
les pointures. Ainsi, lorsqu’il ne travaille pas
avec l’ancien rédacteur en chef de Rock’n’Folk, il
croque les recoins les plus secrets de l’âme humaine
en compagnie d’auteurs aussi redoutables que Jerome
Charyn («Les frères Adamov», Jean-Luc Coatalem
(«Rien de neuf à Fort Bongo») ou encore Tonino
Benacquista («Les amours insolentes»). On s’arrête
là car on a les yeux qui brillent...
Des bulles, des signatures et du son
Cette année encore, il faudra se lever tôt pour
profiter des multiples attractions proposées par
BD-Fil. Le festival, c’est d’abord un choix
d’expositions impressionnant. Outre celle consacrée
à Loustal, on mentionnera «Journalisme BD» qui
présente le travail de neuf dessinateurs «reporters»
parmi lesquels Patrick Chappatte, Cabu, Riss ou
encore Riad Sattouf. Le festival, c’est bien sûr des
séances de dédicaces (70 pointures nationales et
internationales dont Bertschy, Cosey, Zep, Max
Cabanes, Jean-Claude Denis, Yves Sente). Cette année
encore, le cinéma aura droit à deux sélections: un
«Best of Annecy 2011» et «Tribulations helvètes»
consacré aux «exploits» des maestros de l’animation
suisse. Enfin pour le son, les festivaliers
profiteront de la tenue ce week-end d’Electrosanne
pour faire le plein d’electro. |
Loustal, invité d'honneur de BD-FIL
Interview du dessinateur français qui sera à
Lausanne du 9 au 11 septembre.
"Barney et la note bleue", "Kid Congo" ou
dernièrement "Les amours insolentes": autant de BD
qui portent la griffe de Loustal, dessinateur au
trait immédiatement reconnaissable. Invité d'honneur
du festival BD-FIL cette année, il en a signé
l'affiche et présente une exposition rétrospective
de son oeuvre.
- Comment avez-vous élaboré le dessin pour
l'affiche?
- Il y avait une contrainte: évoquer Lausanne. Je
suis venu déjà plusieurs fois dans cette ville et
j'ai notamment logé à l'Hôtel de la Paix. Je me suis
inspiré de la vue que j'avais depuis ma chambre pour
l'affiche. Mon problème, c'est que je n'ai pas de
héros récurrent, pas de série. Alors j'ai dessiné ce
couple, face aux montagnes et au lac, (je suis très
sensible aux paysages d'eau) tout en mettant le côté
BD du festival en avant, puisque la femme lit un
album
- Et un seul dessin, vous posez une ambiance, ce qui
est l'une de vos forces.
- C'est ça qui m'intéresse: planter une situation,
créer un point de départ. Je travaille beaucoup sur
les gens et les intérieurs. Dès que deux personnes
sont dans une pièce, il se passe forcément quelque
chose. Après, j'aime me laisser surprendre.
- En quoi consiste votre exposition au Romandie?
- J'ai voulu montrer rmon itinéraire BD, mon
cheminement depuis les années 1980. Je n'ai pas
vraiment choisi le matériel. Les commissaires de
l'expo sont venus deux jours dans mon atelier, ils
ont ouvert tous les cartons et ont décidé du thème:
"Chambres avec vue", ce qui implique une forme
d'immobilisme. Il y aura de nombreux dessins que
personne n'a jamais vus.
- Et également vos illustrations pour les romans de
Simenon?
- Oui, vu la proximité d'Epalinges où il vivait, une
partie de l'expo lui sera consacrée. Je suis resté
en contact avec ses enfants.
Michel Pralong
Liens relatifs à l'article
Le site de BD-FIL
Expos
Aux yeux de tous, sculptures en |
|
|