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apparemment à Loustal 

L'automne à Berlin 
La Seconde Guerre mondiale et ses prodromes n'ont pas fini d'alimenter l'imaginaire des scénaristes

Après les reportages insoutenables sur les camps (pensons d'abord à l'extraordinaire «Maus» d'Art Spiegelmann), les chroniques plus ou moins fran-chouillardes de la Résistance (dans cette veine, «Le Sursis» de Gibrat était particu-lièrement réussi) et les réécritures les plus diverses de la folie nazie, «Amours fra-giles» de Beuriot et Richelle parvient encore à nous étonner en revenant sur quel-ques-unes des années les plus noires du siècle dernier. 
Voici un album qui se signale d'abord par sa retenue, sa subtilité et le regard aigu qu'il jette sur les choix difficiles offerts aux Allemands au début des années 30. Le héros est grand, blond, parfaitement Aryen, et n'a pourtant rien d'antipathique. Dès le début du récit, nous sommes pourtant prévenus: ce jeune homme dont l'essentiel de l'album, en un grand flash-back, nous montrera les réactions de dé-goût face à la montée du nazisme, ne désertera ni n'émigrera: il se retrouvera offi-cier de l'armée d'Occupation en France, anti-héros malgré lui, aimerions-nous dire. 

Un air de vérité

Heureusement, le même prologue nous apprend aussi qu'il finira par retrouver la jeune Juive dont il était amoureux dix ans auparavant. Mais par quels détours, nous devrons sans doute attendre longtemps pour l'apprendre, car au moment où se clôt «Le dernier printemps», premier tome d'un récit que nous n'espérons pas trop interminable, nous n'avons guère dépassé l'année 1933.
Dans une petite ville allemande, nous voyons ici de l'intérieur la montée au pou-voir d'Hitler, à la satisfaction de bourgeois plus épris de prospérité économique que de pureté raciale, et dont on comprend, sans l'excuser pour autant, la tragi-que manipulation. La vie de lycée, à l'époque où tous les étudiants portaient la cravate, est décrite sans potacheries inutiles, les amitiés se font et se défont: sans grandiloquence, à petites touches, se dévoilent les mesquineries, les haines laten-tes qui mèneront à la boucherie que l'on sait. Doutes, inquiétudes, et jusqu'à ce médecin juif qui croit que le SA qui barre sa porte outrepasse les ordres de ses «supérieurs», tout sonne terriblement juste dans ce récit qui reste, pourtant, d'abord celui d'un amour qui n'ose se dire.

L'automne d'un monde

Le dessin, d'un réalisme stylisé qui n'est pas sans évoquer Loustal, les ambiances privilégiant les couleurs automnales (même si ces bruns et ces ocres signifient peut-être aussi autre chose…) évitent remarquablement d'alourdir la gravité du récit, donnant à celui-ci, par un effet proche de la «ligne claire», une lisibilité et une acuité remarquable. 
Quant au «Dernier printemps» du titre, s'il dit bien l'impossibilité d'une relation apparemment tuée dans l'œuf, il reste quelque peu trompeur, car une grande par-tie de l'histoire se passe entre octobre et janvier; et c'est bien de l'automne d'un monde que nous parle cet album, nominé au dernier festival Angoulême pour le prix Alph Art du meilleur scénario. 

Alain Corbellari

«Amours fragiles», t. 1, «Le dernier printemps», 
Philippe Richelle (scénario), Jean-Michel Beuriot (dessin), 
éd. Casterman, 2001.


http://www.lexpress.ch/loisirs/bdjeuxvideo/bd/amoursfragiles.htm.


Jean-Michel Beuriot (dessin)

d'Olivier Quéméré, 24 X 24 cm, agraphé, 40 pages noir et blanc, Couverture bichromie, 2001

" Au bistrot ", son premier livre, a été publié en décembre 1999 aux éditions Pyramides. Il publie depuis plus d'un an un récit intitulé S. et moi dans la revue suisse Bile Noire des éditions Atrabile (depuis le numéro 8). Il a participé au livre Self-Service de Jan Baetens édité par Fréon. Il travaille l'adaptation en bandes dessinées d'un roman de la série Le Poulpe : A Freud ! sales et méchants de Pierre Magne, à paraître en janvier 2002 chez Six Pieds sous Terre.

Le récit : Il s'agit là d'une soirée en couple, un couple qui voudrait se construire un havre de paix loin des contingences extérieures, mais qui sent qu'avec le passage à l'âge adulte l'amour qui déjà s'effiloche ne survivra pas, du moins pas sous cette forme-là.

"Il vivait seul. Terriblement seul, mettons. En tous cas, ses soirées, il préférait ne pas les passer chez lui. Il allait dans les bars, les bistrots. Non pour oublier, mais pour se souvenir: de choses vues ou entendues. Il emportait chaque fois un carnet où il notait des bribes de conversations surprises, ou il croquait en dessins rapides des attitudes et des situations spécifiques, des épiphanies en quelque sorte. L'atmosphère générale rappelait vaguement Le Bar à Joë de Munoz et Sampayo. Le trait, lui, semblait d'un émule de Baudouin. Le dispositif de la voix off sous les images renvoyait apparemment à Loustal. Apparemment. Pas sûr. Par contre, Olivier Quéméré, comme nombre d'artistes de sa génération, est postmoderne: il rejoue des éléments de la culture contemporaine. Ainsi, il choisit d'utiliser pour décor l'escalier du port de commerce de Brest parce que c'est le seul décor naturel qu'on voit dans le film Remorques. Au bistrot relevait du reportage (Olivier Quéméré se signale par une démarche analogue dans ses vidéos). Fin de journée tient du journal intime. Le narrateur y détaille une tranche de sa propre vie avec la femme aimée, femme de lettres pas seulement parce qu'elle joue au scrabble. On l'identifie très aisément, ainsi que l'auteur, coutumier de l'autoportrait. On est en pleine autofiction. L'amour apparaît en l'occurrence dans toute sa fragilité, on devine la fêlure en action, quoique encore invisible. Les thèmes de l'ennui et de la fatigue d'exister s'entrecroisent dans un quotidien usé, dégradé. On n'est pas si loin de Pavese, de Scott Fitzgerald, ou encore du Mépris, pas dans sa version romanesque signée Moravia, si lourde, mais dans sa version cinématographique sublime, signée Jean-Luc Godard. On a connu des talents moins prometteurs."

Daniel Fano

http://www.5c.be/fdj.htm

 

 


http://www.xs4all.nl/~govertme/artist.html

Govert-Jan Mennen á la loustal (I make comic-like drawings though)

Other comics-artists I like are Loustal, Ted Benoit and Stassen/Lapière.  I think he is not a comic-artist in the real sense of the word. Every image he makes is a small painting in itself.



Flirts Max Cabanes + Sylvie Brasquet

Zeit des Heranwachsens

Etwas beschäftigte mich sehr: "Hatte Bruce Lee jemals einen flotten Dreier erlebt?" Diesem Gedanken hängt die junge Pascale im Kino hinterher, bis sie mit der Bemerkung ihres Begleiters "Wir sind nicht hier, um den Film zu sehen" wieder in die Realität zurückgeholt wird. Für Pascale ist dieser Spruch nichts Ungewöhnliches. Alle wollen von ihr nur das eine; na ja, sie will es ja auch - irgendwie. Aber das ist alles nicht ganz einfach in der Pubertät mit dem anderen Geschlecht, vor allem nicht, wenn man wie sie aus einem stockkonservativen Elternhaus stammt.

Max Cabanes hat zusammen mit seiner Frau Sylvie Brasquet, von der das Szenario stammt, ein wunderschönes Album gezeichnet, das die Zeit des Heranwachsens aus der Perspektive eines jungen Mädchens schildert. Gleichzeitig räumen die beiden mit dem verbreiteten Klischee auf, in den Siebzigern sei das Leben lockerer, unkomplizierter gewesen. Konflikte mit den Eltern, Lehrern und dem anderen Geschlecht finden immer statt - unbeschwert wirkt die Zeit des Heranwachsens oft erst, wenn man sie hinter sich hat.

Aber soweit ist Pascale längst nicht. Kaum hat sie begonnen, sich in die Rolle einer Frau hineinzutasten und ihre Sexualität auszuleben, kollidiert sie mit den Moralvorstellungen der Erwachsenen. Auf der Suche nach Zuneigung wird sie ein ums andere Mal zum Spielzeug für billige Männerphantasien.

Obwohl ein Comic mit dieser Thematik leicht auf das Niveau der Schulmädchen-Report Filme abgleiten könnte passiert nichts dergleichen. Stilsicher lavieren Cabanes/Brasquet an den schmuddeligen Abwegen vorbei. Und obwohl an Sex nicht gespart wird, wird der Leser nicht in die Rolle eines Spanners versetzt, sondern in die eines stillen Beobachters, vor dessen Augen sich das Leben und die Gedanken der jungen Pascale abspielen. Ein feiner Unterschied. Cabanes ruhige Bilder, die an seinen Landsmann Loustal erinnern, verschmelzen zu einem Gesamteindruck, der an die Filme von Louis Malle und Truffaut erinnert.

(th)

Max Cabanes - Sylvie Brasquet
FLIRTS
Ehapa Comic Collection 34,80 DM
ISBN 3-7704-1462-4

 

1999 Jorge Colombo

Esta ilustração expressamente feita para um postal contém os ingredientes com os quais Jorge Colombo (Lisboa, 1963) está a construir uma obra artística, algures entre o registo diarístico, a literatura de viagens e o pictórico retrato urbano, com respectiva fauna e flora. Para tanto usa sempiternos conflitos entre noite e dia, luz e sombra, interior e exteriores, corpo e paisagem, detalhe e conjunto, fidelidade e reinvenção, ficção e realidade.

Uma activa inacção

Na mala foram afinidades, como Hergé ou Joost Swarte, que se cruzaram com outras tantas, para tudo se enovelar em nomes que são linhas e pormenores: os prédios de Tardi, a elegância prolixa de Javier de Juan, as experimentações de Hockney, o atlas de paisagens de Loustal, as memórias aguareladas de Yan Nascimbene, a manipulação inconográfica de Floc’h, o spleen de Pierre Le-Tan, a observação dos comportamentos de Maurice Vellekoop, a genialidade de Gluyas Williams, a limpeza de traço de Abner Dean, a essência americana de Edward Hooper, as alegorias de Guy Peelaert, os ícones de Mário Botas, os cenários de Wenders, o imprevisto olhar de William Eggleston e, pois claro, a torrencialidade informativa e esclarecida de Philipe Garnier, «tradutor» para francês de todos e cada um dos mitos norte-americanos. Terra fértil, capaz de alimentar uma obsessão digna dos repórteres da Ilustração Portuguesa: a cidade, sua fauna e flora e geografia, que é como quem diz, os retratos & paisagens, sobretudo de Chicago, mas seguidas agora pelas de Nova York.

 


Jorge Colombo

ALTE FRAUEN

Selten geschieht es, daß deutsche Comic-Zeichner und Autoren mit den Beschaffenheiten des Mediums derart kunstvoll umgehen wie diese zwei jungen Künstler, die als Abschlußarbeit ihres Studiums des Kommunikationsdesigns ausgerechnet diesen Comic abgaben.

Um Professoren beizubringen, was das Medium zu leisten in der Lage ist, reicht es natürlich nicht aus, eine interessante Geschichte um eine Verschwörungstheorie zu erzählen, die ein kafkaeskes Thema in das moderne (und treffend wiedergegebene) Berlin verlegt. Hier ist weniger literarische Finesse gefragt, sondern ein gut überlegtes Seitenlayout. Leise visuelle Momente und eine Erkundung des Raumes, die filmisch erscheint und an Mangas erinnert, zeugen davon, daß die jungen Künstler die Möglichkeiten des Mediums Comic auszunutzen und vorzuführen wissen.

Wenn in "Alte Frauen" ein Panel den üblichen Rahmen sprengt und bis an die Seitenbegrenzung heranreicht, so hat dies immer eine narrative oder künstlerische Bedeutung. Die einfachen Bilder, die an Jacques Loustal oder Guy Davis erinnern, sind offenbar in Handarbeit mit verschiedenen Grautönen "koloriert" worden, doch später wurden einige, passend zum Thema, noch am Computer bearbeitet, um die digitale Dimension eines Überwachungsapparates zu illustrieren.

Die einzelnen Bilder sind dabei ebenso bemerkenswert wie das Storytelling, doch das Gesamtergebnis ist noch nicht durchgehend perfekt, manche Vorgänge erschliessen sich erst beim zweiten Lesen. Doch Perfektion und ein nahtloser Lesefluß waren wahrscheinlich auch nicht die Ziele der Künstler, denn es ist durchaus im Dienst der Geschichte, wenn es manchmal kleine Risse in der Comic-Welt gibt, man sich nicht jedes Detail erklären kann, sich die Plakatwände manchmal unmerklich verändern, und dadurch auch der Leser das Gefühl bekommt, er durchschaue die Mechanismen, nach denen diese Umwelt funktioniert, nur teilweise.

Doch die Imperfektion dieses Comics macht seinen Reiz aus. Statt einer oberflächlichen Geschichte verliert sich der Leser in den nur teilweise aufgeklärten Verschwörungen, wie in Filmen wie "The Parallax View" oder "The Conversation". Und wo Pakula und Coppola bei diesen Filmen schon auf dem Höhepunkt ihres Schaffens anerlangt waren, hoffe ich, daß bei Dinter und Pfeffer auch ohne Examensdruck noch Werke folgen werden, die über die beachtlichen Leistungen dieses Erstlings hinausgehen.

Thomas Vorwerk für www.satt.org

http://www.satt.org/comic/01_10_altefrauen_1.html


Tim Dinter, Kai Pfeffer:
Alte Frauen
monogatari/Zwerchfell 2001 
90 Seiten, sw DM 16,80