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BD à Bastia 1999

Huit expositions ont été créées à Bastia réunissant auteurs, dessinateurs, scénaristes, illustrateurs, exprimant ainsi le fait que la création n’a pas de territoires spécifiques.

Les expositions

Gare centrale, ou le roman noir et la bande dessinée

Cette exposition fut consacrée aux rapports qu’entretient la bande dessinée avec le roman noir et la littérature policière qu’elle soit destinée aux adultes ou aux lecteurs plus jeunes. Dans une scénographie recréant une gare emplie de départs hypothétiques, de baisers volés, d’exils volontaires et forcés où la grande horloge est bloquée sur minuit quinze et ou les panneaux indiquent des destinations impossibles furent exposés des originaux de Muñoz, Giardino, Sokal, Loustal, Ferrandez, Davodeau, Dodier, Gerner, Heitz, Louchard.

In gira a lu mondu

Montrer les aspects multiples de l’évocation des voyages par le dessin fut le propos de cette exposition. Aujourd’hui de nombreux auteurs de bande dessinée s’inscrivent dans cette tradition et signent des carnets de voyage. Bastia a exposé Dupuy et Berberian, Blutch, Loustal, Sury, Delisle, Corazza, Lizano.

Trois expositions monographiques furent consacrées à Jano, David B. , Yvan Pommaux

Isabelle Wilsdorf au travers d’une exposition consacrée à Jojo et Paco.

Trains de plaisir, une exposition de dessins réalisés par Jean Claude Denis pour un album écrit par Cristin fut montrée dans le train de Corse.

Création en région montra le travail de deux auteurs insulaires : Batti Manfruelli et Erick Ruckstuhl.

Les auteurs

Jano, David B., Isabelle Wilsdorf, Jean Claude Denis, Jacques Ferrandez, José Muñoz, Carlos Sampayo, Alain Dodier, Jochen Gerner, Virginie Broquet, Etienne Davodeau, Bruno Heitz, Antonin Louchard, Yvan Pommaux, Chantal Pelletier, Patrick Raynal, Loustal, Charles Berberian, Philippe Dupuy, Blutch, Guy Delisle, Caroline Sury, Lynda Corazza, Marc Lizano, Olivier Douzou, Frédéric Raynal, François Boucq, Walter Fahrer, Eric Ruckstühl, Marc Antoine Mathieu.

 

LE MONDE / 19 Mars 1999 / Supplément


LE MONDE DES LIVRES - actualités

Invitation au voyage

     Les vrais héros de la bande dessinée seraient-ils les scénographes ? Sans doute, au vu des VIes rencontres BD à Bastia, qui se sont tenues dans le chef-lieu de la Haute-Corse du 11 au 14 mars, et de la réalisation de l'Atelier Lucie Lom, animé par Philippe Leduc et Marc Antoine Mathieu : " Gare centrale ", ou la rencontre du roman noir et de la bande dessinée. Autour de Munoz, Sampayo, Ferrandez ou Gerner, habitués du rendez-vous bastiais, mais aussi de Sokal, Giardino, Dodier, Virginie Broquet et, " transfuges " de l'univers jeunesse, Yvan Pommaux, Antonin Louchard, Bruno Heitz. La poésie secrète d'un hall au décor désuet où les consignes s'enfoncent comme le dernier indice d'un naufrage - emportant le poids des angoisses comme d'autant de crimes - les horloges affolées et les vitrines présentant de faux romans noirs - qui sont autant de clins d'oeil à décrypter sur place - font de cet espace immense, miraculeusement intime, le carrefour de tous les genres.

Les trains en partance pour des destinations ténébreuses qu'on devine lointaines annoncent le thème général d'une édition plus dense encore qu'à l'ordinaire : les lieux d'exposition se sont réduits, mais la cohérence du propos s'est affermie, affichée par la signalétique confiée à David B. Ce paquebot cinglant vers des horizons pluriels aux frontières poreuses annonce l'escapade vers les couleurs africaines ou urbaines de Jano ; le monde introspectif de David B. ou celui, farfelu, de Jojo et Paco, créations d'Isabelle Wilsdorf, dont les lecteurs de Toboggan connaissent bien les " aventures friponnes " ; le monde relu par les héritiers de Delacroix, dont les carnets poétiques, parfois sobrement nostalgiques, peuvent porter un témoignage social et politique bien plus engagé (au hasard de ce périple " in gira a lu mondu ", Loustal, Blutch, Berberian, mais aussi Caroline Sury ou Lynda Corazza) ; celui tout aussi personnel qu'ont rendu en famille les Raynal, Patrick illustrant à sa manière les paysages urbains du quartier marseillais de La Plaine, peints par son fils Frédéric (éd. du Ricochet, 64 p., 85 F, 12,96 ).

 

L'invitation au voyage se fait plus réelle avec les " Trains de plaisir " croqués par Jean- Claude Denis (textes de Pierre Christin, Casterman) exposés dans un wagon qui fit la navette entre Bastia et Ajaccio, diffusant l'événement bastiais au-delà des terres où rayonne l'action du Centre culturel Una Volta. Plus folle aussi avec " Ils rêvent le monde ", exposition conçue par Johanna Schipper pour l'Association française d'action artistique (AFAA) et les éditions Sépia et destinée aux Alliances françaises de l'étranger. Prétexte à parcourir les " témoignages sur l'an 2000 " de quelques-uns des meilleurs dessinateurs de SF, l'ensemble, dont le catalogue est déjà disponible, réserve quelques belles surprises (Beb-Deum et Marc Antoine Mathieu encore).

 

Bastia serait-il le port d'attache de tous les amoureux du 9e art ?

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