Loustal
Tigy, Boule et le chien Olaf à Porquerolles 

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2023 Loustal - Tigy, Boule et le chien
Aquarelle et mine de plomb sur papier
21,2 x 28,7 cm 

2023 Loustal - Concours d'élégance
Aquarelle et mine de plomb sur papier
21,2 x 28,7 cm
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2023 Loustal - L'ostrogoth
Aquarelle et encre de Chine sur papier - 41 x 30 cm - Vendu
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Quand Porquerolles inspirait Georges Simenon

Après un long séjour en 1926, le père de Maigret reviendra régulièrement sur l'île jusqu'en 1939 pour s'y ressourcer, pêcher à bord de son pointu et écrire.
L' Potam, es Belges auraientils un faible pour Porquerolles? Après son compatriote François Joseph Fournier, cet aventurier qui avait fait fortune dans les mines mexicaines et qui avait offert l'île varoise à sa jeune épouse, en 1912, c'est Georges Simenon qui s'en entiche. Il y écrira quantité de feuillets, ces articles et ces romans populaires qu'il enchaînait à un rythme infernal, à ses débuts. Mais aussi plusieurs enquêtes de Maigret, qui verront le jour souvent au petit matin, dans la tour carrée de la villa qu'il louera durant plusieurs années, en périphérie du village. Parenthèse exotique

Le père du plus célèbre patron de la Crim débarque, pour la première fois, sur l'île à 23 ans, au début de l'été 1926, avec son épouse Régine dite Tigy - rencontrée quand il était journaliste à la Gazette de Liège -, la plantureuse Henriette, surnommée Boule, leur domestique, et leur chien Olaf. À l'époque, l'écrivain en herbe ne signe pas encore chez Gallimard, et le couple ne roule pas sur l'or. Tigy, qui est peintre, a pu vendre deux de ses toiles pour 1 800 francs, ce qui va permettre de prolonger de quelques mois leur séjour sur ce confetti exotique et sauvage, baigné dans des eaux transparentes. « L'un des hauts lieux de ma vie », dira Simenon qui y reviendra de 1933 à 1939, tant pour se ressourcer que pour y puiser l'inspiration. Son fils, Marc, s'y installera plus tard avec son épouse, l'actrice My- Une centaine d'habitants, essentiellement des familles d'ouvriers italiens employés dans le domaine agricole des s'imprégner des lieux, adoubé par les locaux.

Bouillabaisses et bains de minuit

L'île bruissante et parfumée vibre de toute sa splendeur en cet été 1926. Et les passagers ne se bousculent pas dans la navette. Le trio, ébloui, s'installe d'abord audessus d'un bistrot, au village, avant de dégoter un deux-pièces agrémenté d'une gentille véranda en canisses au Grand Langoustier .Ils prendront finalement leurs habitudes à la villa Les Tamaris où la machine à écrire commence souvent à chauffer avant l'aube. Mais si Georges Simenon est une bête de travail, il sait aussi se ménager de larges moments de détente: balades dans les méandres odorants des sentiers, bains à la plage d'Argent, sorties avec Tado, son ami pêcheur, sur son pointu Potam, bains de minuit et siestes coquines. L'écrivain ne s'en cache pas. Il se vantera même plus tard, auprès de Fellini, d'avoir eu «< 10 000 femmes >>, dont une grande majorité de prostituées. Avant de revoir ses comptes à 5 000! Dans Mon ami Maigret qui a pour théâtre Porquerolles, il évoque ces réseaux de prostitution azuréens. L'île envoûtante et sa face sombre sont également au coeur d'un de ses romans antérieurs, Le Cercle des Mahé, et de deux nouvelles parues dans les recueils Les Treize Énigmes et Les Sept Minutes. Après la guerre où ses relations ambiguës avec le nazisme ont été pointées par ses biographes, Simenon n'est plus revenu à Porquerolles.

Un des hauts lieux de ma vie"


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