Edmond Baudoin, Catel,  Christophe Chabouté, Denis Deprez, Marcel  Gotlib, Jacques de  loustal, Kevin Lucbert,  Bruno Marchand, Frank Margerin, René Pétillon,  Ben Radis,  Alec Severin et Philippe  Vuillemin.

La modernité est une notion polymorphe et subjective qui varie dans le temps. Comment l’idée de modernité est-elle représentée dans la bande-dessinée ?

Dans les années 60, les dessinateurs créent des univers en s’inspirant de situations et d’environnements proches du réel. La réalisation d’une bande-dessinée s’appuie sur une documentation fouillée et puise dans l’actualité qui devient un matériau pour l’imaginaire et la création.

La rigueur du dessin est parfois détournée. Certains dessinateurs, parmi lesquels Franquin, présentent des innovations. Dans Spirou et Fantasio, il propose sa vision de la modernité en incluant avancées technologiques et inventions mécaniques dans des planches fourmillant de voitures autonomes et autres drones, sans oublier architectures et meubles d’avant-garde.

Cette vision optimiste de la modernité s’échoue peu à peu sur la réalité d’un monde où crises économiques et menace nucléaire convoquent un certain pessimisme.

Franck Margerin et Loustal dessinent pour leur part les sixties rêvées d’une Amérique idéalisée et passée au prisme de leurs souvenirs de jeunesse.

Dans les années 2000, la perception de la modernité s’appuie souvent sur le fantasme de villes déshumanisées qui anticipent un futur plus ou moins proche. Kevin Lucbert dessine des terres flottantes habitées où l’idée même de modernité devient surréel. Dans des œuvres comme « Burning Land » ou « Red horizon », il interpelle sur la situation climatique sur notre planète.

A travers la bande dessinée et l’illustration, cette exposition de planches originales invite à se questionner sur la vision que chaque époque se fait de la modernité, du progrès, des évolutions sociétales… dans des approches tantôt optimistes, tantôt sombres, dans l’adhésion ou le rejet.