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2006 "RETOUR AU NOIR"

RETOUR AU NOIR
de : Patrick Raynal
Editeur(s) : Flammarion
couverture: Loustal
Collection : LITTERATURE FRANCAISE
Genre : ROMAN CONTEMPORAIN
Date de Parution : 07/03/2006

Présentation : Broché -14 cm x 22 cm
ISBN : 2080678930 -

Corbucci et Jim, le Niçois et l'Américain : ils ont partagé il y a vingt ans une amitié passionnelle, vénéré Chandler et milité ensemble à l'extrême gauche. Lorsqu'ils se croisent, à Nice, l'un est devenu richissime, l'autre un modeste privé. Brèves retrouvailles, suivies d'un chèque de 100.000 euros mystérieusement envoyé à Corbucci par Jim. Puis ce dernier disparaît, et l'on apprend qu'il s'est écrasé avec son avion dans le désert du Nevada. Sarah, l'épouse de Jim, confie l'affaire à Corbucci. Jim est-il mort ? S'il vit, à quoi rime cette mise en scène ? Du même auteur : En cherchant Sam ; Le Marionnettiste.
 



 






 

Patrick Raynal 15/04/06
Retour au noir


Patrick Raynal n'est pas seulement un très bon directeur de collection, c'est aussi un excellent auteur de romans noirs. Il le prouve une nouvelle fois dans "Retour au noir". Déjà, la couverture vous donne envie de plonger : magnifique dessin de Loustal : deux hommes sur un quai de port, un bateau qui passe, une ville au fond. Nice, Istanbul ? Les deux en fait. Car revoici le héros récurrent de Raynal, le privé niçois et désormais sexagénaire Corbucci. Entre deux bouteilles et deux enquêtes, l'ancien militant d'extrême gauche retrouve son vieux pote américain Jim Logan, qu'il n'a pas vu depuis trente ans. Ces deux là ont tout fait : cassé du facho, tâté du banditisme et parcouru l'Amérique des trous paumés. Ils ont partagé leur jeunesse et leurs petites amies, et puis voilà : Jim Logan est là, raide mort dans une Rolls Royce garée devant un café d'Istanbul. Il avait rendez vous avec Corbucci qui pour le coup est venu avec la sublime Sarah Logan, à la recherche de son mari depuis un petit moment. Le grand Jim a croisé son destin sur les rives du Bosphore. Corbucci va essayer de comprendre pourquoi et comment. Et ça, c'est absolument délectable. Pour une seule et bonne raison : Raynal a un style formidable qui en plus me fait beaucoup, beaucoup rire.

Exemples, sans ordre particulier : "comme disait mon père, une visite ça fait toujours plaisir. Si c'est pas quant elle arrive, c'est quand elle repart". A propos de café : "il était juste comme je l'aimais, presque bouillant et fort à vous foutre les nerfs en queue de singe". Sur le ministre américain de la justice : "on raconte qu'il a fait enfermer sa mère à Guantanamo parce qu'elle portait des babouches". Sur les chauffeurs d'Istanbul : "la seule chose dont je me souviens vraiment, c'est de m'être demandé s'il roulait trop vite ou s'il volait trop bas". Pour parler à un avocat : "vous êtes d'une inutilité insondable, mon vieux. A ce point, ça mérite un bocal au Musée de l'Homme". Et finalement, en forme d'épitaphe peut-être : "chercher à comprendre, c'est commencer à désobéir".

C'est beau comme de l'antique. C'est dans "Retour au noir", de Patrick Raynal. Ca vient de sortir chez Flammarion.

Bernard Poirette