2002 La Casquette de Charles Bovary
Format 20x20 cm, 60 pages, 15 , ISBN 2-86959-597-2
Ted Benoît, Barbe, Boucq, Jacques Brissot,
Cabu, Cardon, Cueco, Vlad Dunin, Pierre Étaix, Régis Franc, Gébé, Honoré,
Kantorowicz ,Makeïeff, Loustal, Luz, Peelaert, Schuiten, Tardi, Willem,
Zunec et les autres...
Sur une idée de Michel Boujut,
vingt-trois dessinateurs ou peintres - Barbe, Boucq,
Brissot, Cardon, Charb, Cueco, Dunin, Étaix, Franc, Gallet,
Gébé, Honoré, Kantorowicz, Leconte, Lepeuve, Loustal, Luz,
Makeïeff, Medi, Otsuki, Tardi, Willem et Zunec - ont imaginé
et dessiné la casquette du jeune
Bovary, telle que Flaubert la décrit au début de son
roman. Marie Mercié, créatrice de chapeau en tous genres,
l’a pour sa part réalisée grandeur nature.
Prix : 19
euros
Illustré, 72 pages, 2002, ISBN 2-86959-597-2
Le résumé
Le chapitre IV de la première partie de Madame Bovary raconte la noce de
Charles et d'Emma. On peut y lire la description, par Flaubert, du gâteau de
mariage :
« À la base, d'abord c'était un carré de carton bleu figurant un temple avec
des portiques, colonnades et statuettes de stuc, tout autour, dans des
niches constellées d'étoiles en papier doré; puis, se tenait au second étage
un donjon en gâteau de Savoie, entouré de menues fortifications en
angélique, amandes, raisins secs, quartiers d'orange; et enfin, sur la
plate-forme supérieure qui était une prairie verte où il y avait des rochers
avec des lacs de confitures et des bateaux en écales de noisettes, on voyait
un petit Amour, se balançant à une escarpolette de chocolat, dont les deux
poteaux étaient terminés par des boutons de rose naturelle, en guise de
boules, au sommet. »
Mais c'est une autre « pièce montée » qui a retenu l'attention de Michel
Boujut : la casquette de Charles, décrite par l'auteur dans le premier
chapitre du roman Madame Bovary.
Pour ceux qui ne verraient toujours pas de quoi il est question, précisons
que dans ce chapitre, Gustave Flaubert nous dresse le portrait d'un nouveau,
Charles Bovary, jeune garçon très timide et visiblement peu doué. Juste
après avoir fait un portrait physique très peu flatteur du jeune homme,
l'auteur nous décrit un monument : sa casquette.
« C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les
éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de
loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la
laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile.
Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires
; puis, s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours
et de poils de lapin, venait ensuite une façon de sac qui se terminait par
un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où
pendait, au bout d'un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils
d'or, en manière de gland. Elle était neuve, la visière brillait. »
Michel Boujut a eu l'idée de prendre contact avec des dessinateurs (Barbe,
Boucq, Gébé, Loustal, Tardi etc.) et de leur demander de représenter, chacun
à sa manière, la casquette de Charles. Une "maquette" de casquette a même
été réalisée par Marie Mercié, créatrice de chapeaux, puis photographiée et
placée en image de couverture !"
La casquette de Charles Bovary
Détails
Catégorie : Séquence en lycée
PROPOSITION DE QUELQUES HEURES DE COURS AU SEIN D’UNE SEQUENCE CONSACREE AU
REALISME
Niveau : classe de seconde (fin du premier trimestre)
Objets d’étude :
Le récit
Etude d’un mouvement littéraire et culturel : le réalisme
Le travail de l’écrivain
à partir de la première partie de l’œuvre de Flaubert, Madame Bovary
Méthodologie : le commentaire littéraire. Rédaction par les élèves d’une
première partie de commentaire, après l’étude préalable du texte en classe.
PREMIERE ETAPE
En classe : travail sur les différentes étapes du manuscrit à partir du site
:
http://www.bovary.fr/roman_listepi.php
Observation des différentes étapes du manuscrit à partir de l’objet «
casquette ».
Relevez les éléments que Flaubert conserve et ceux qu’il modifie dans un
tableau présentant les différentes étapes (les colonnes représentant les
folios différents) ; qu’est-ce que cela révèle des intentions de l’auteur ?
DEUXIEME ETAPE
Travail sur la version définitive :
Questions de préparation
Qui est, selon vous, le narrateur du texte ? Comment le lecteur se
situe-t-il par rapport à lui ?
Observez la structure du texte : comment s'insère la description dans le
récit ?
Montrez comment la description de la casquette développe l'expression
initiale : « une de ces coiffures d'ordre composite ».
La description permet-elle au lecteur de se représenter l'objet ?
Quels rapports établit le texte entre la casquette et son propriétaire ?
Quelle est alors la fonction de la description dans le récit ?
Explication du texte en classe
Nous avions l'habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par
terre, afin d'avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil
de la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille
en faisant beaucoup de poussière ; c'était là le genre.
Mais, soit qu'il n'eût pas remarqué cette manœuvre ou qu'il n'eût osé s'y
soumettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette
sur ses deux genoux. C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on
retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la
casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin,
dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un
imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins
circulaires ; puis s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges
de velours et de poils de lapin ; venait ensuite une façon de sac qui se
terminait par un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache
compliquée, et d'où pendait, au bout d'un long cordon trop mince, un petit
croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve ; la visière
brillait.
– Levez-vous, dit le professeur.
Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire.
Il se baissa pour la reprendre. Un voisin la fit tomber d'un coup de coude,
il la ramassa encore une fois.
– Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un
homme d'esprit.
Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si
bien qu'il ne savait s'il fallait garder sa casquette à la main, la laisser
par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la posa sur ses genoux.
Flaubert, Madame Bovary, première partie, chapitre premier
Distribution du dessin de la casquette
http://www.loustal.nl/museum597.htm
Les élèves voient bien alors l’aspect insolite et donc comique de la
casquette, et notent très vite que la casquette de Charles Bovary n’est
guère réaliste !
Devoir à faire à la maison :
A partir de ces questions vous rédigerez une partie d’un commentaire
littéraire comportant trois paragraphes ; vous aurez soin d’annoncer au
préalable en une phrase la problématique que vous aurez choisi d’analyser.
CORRECTION DU COMMENTAIRE LITTERAIRE
Quelle importance accorder à la casquette dans cette scène ?
Cette scène romanesque tourne essentiellement autour d’un objet, en
apparence anodin, qui va souligner le ridicule du « nouveau » : une
casquette (le terme est d’ailleurs utilisé cinq fois dans l’extrait).
Lorsqu’ils entrent en classe, les enfants de l’école ont tous le même
rituel, auquel le nouvel élève ne soumet pas et qui sera l’occasion de sa
honte. Sa gestuelle maladroite « il se leva, sa casquette tomba » est rendue
par la parataxe ; les moqueries « toute la classe se mit à rire » « il y eut
un rire éclatant des écoliers » scandent le récit et mettent le personnage
mal à l’aise. Moqué par ses camarades et ridiculisé par son professeur qui,
en utilisant le terme « casque » fait ressortir l’aspect incongru de la
casquette, le nouveau se retrouve seul en scène, comme en témoigne le pronom
personnel « il » en position de sujet dans quasiment toutes les phrases des
dernières lignes : il s’oppose au « nous », expression de la collectivité
dont il est marginalisé. Ce personnage nous apparaît à la fois risible et
stupide dans sa docilité servile et son humiliation « il se baissa pour la
reprendre », « il la ramassa une seconde fois » et pitoyable dans sa
solitude : le narrateur qui est également l’un des enfants de l’école, comme
le montre le pronom personnel « nous », a lui aussi pitié de lui : « le
pauvre garçon ». La casquette est donc l’occasion de son ridicule.
Dans cette scène qui met en jeu une casquette, il semble naturel que le
narrateur la décrive, d’autant que son aspect est surprenant : celui-là fait
donc une pause et consacre plusieurs lignes à la description du couvre-chef
du « nouveau » ; l’imparfait « c’était » annonce un arrêt du récit et le
lecteur assiste à une présentation très détaillée de cette casquette : le
narrateur commence par la caractériser globalement « une de ces coiffures
d’ordre composite » en mettant en avant sa « laideur muette » ; puis la
description se développe de façon ascendante, depuis « les trois boudins
circulaires » jusqu’au « gland » ; cette pause narrative semble donc vouloir
présenter l’objet afin que le lecteur se le représente plus aisément et le
champ lexical des formes géométriques « ovoïde, circulaire, bande, losange,
polygone », des matières « velours, poils de lapin, soutache » et des
couleurs « rouge, or » parlent à l’imagination. Cependant, bien que Madame
Bovary soit considéré comme un roman réaliste, qui veut décrire au plus près
la vie bourgeoise du XIX° siècle, cette description présente une casquette
hautement improbable, qui mêle plusieurs couleurs, plusieurs formes et
plusieurs matières, la présentant comme une coiffure grotesque ; le
narrateur la compare d’ailleurs à un « sac » et son énumération qui présente
quasiment tous les couvre-chefs « bonnet à poil, chapska, chapeau rond, la
casquette de loutre et bonnet de coton » nous fait sourire.
Cependant, quelle est donc la fonction de cette description dans un roman
connu comme « réaliste », si ce n’est l’expression de la réalité ? Une
comparaison utilisée par le narrateur est éclairante : « comme le visage
d'un imbécile » ; on trouve également l’expression « laideur muette » dont
l’adjectif fait à la fois référence à l’immobilité de l’objet et au mutisme
du nouveau. Il semble bien que cette casquette soit le reflet de ce
personnage ; d’ailleurs, le narrateur semble éprouver le même sentiment de
pitié pour la casquette que pour le jeune Bovary : « une de ces pauvres
choses » fait écho à l’expression « pauvre garçon » : l’utilisation du même
adjectif induit le parallèle. De même, la casquette est « neuve » et Charles
est « le nouveau ». De plus, il n’est pas à sa place, il ne sait pas où se
mettre, ni quelle attitude adopter, comme elle. Enfin, elle apparaît dans le
texte en même temps que le héros, et le narrateur ne fait aucune description
morale du personnage. Il semble donc qu’il se soit épargné cette peine en
demandant au lecteur de comprendre qu’à travers cette casquette, il lui
fallait voir le reflet de son propriétaire. Il est donc aussi atypique que
sa casquette, aussi laid sans doute et aussi pitoyable.
Ainsi, cette scène est l’occasion d’humilier le nouveau et d’illustrer, à
travers la description de la casquette, le caractère grotesque, falot et
pitoyable de Charles Bovary.
http://www.ac-nice.fr/lettres/index.php/ressources-en-lettres/litterature/sequence-en-lycee/79-la-casquette-de-charles-bovary
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Ted Benoît,
Barbe, Boucq, Jacques Brissot, Cabu, Cardon,
Cueco, Vlad Dunin, Pierre Étaix, Régis Franc, Gébé, Honoré,
Kantorowicz ,Makeïeff, Loustal, Luz, Peelaert, Schuiten, Tardi, Willem,
Zunec et les autres...
La Casquette de Charles Bovary
Présenté par Michel Boujut
Dans la première partie de Madame Bovary, Gustave Flaubert brosse le portrait du jeune Charles Bovary, et particulièrement son arrivée comme nouveau à l'étude du soir. C'est à cette occasion qu'il décrit l'invraisemblable casquette du jeune élève, dont tous les lecteurs de Flaubert ont imaginé, depuis lors, l'objet insolite, que le professeur – "qui avait de l'esprit", nous dit Flaubert – n'hésitera pas à nommer casque.
C'est Michel Boujut (Le Jeune Homme en colère, Arléa) qui a eu l'idée de cette variation sur une casquette, et c'est lui qui présente le travail de ses amis dessinateur.
Ci-dessous le texte de Gustave Flaubert :
"Nous avions l'habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par terre, afin d'avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille en faisant beaucoup de poussière, c'était le genre.
Mais, soit qu'il n'eût pas remarqué cette manœuvre ou qu'il n'eût osé s'y soumettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux
gennoux. C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis, s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin, venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où pendait, au bout d'un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve, la visière brillait.
– Levez-vous, dit le professeur.
Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire.
Il se baissa pour la reprendre. Un voisin la fit tomber d'un coup de coude, il la ramassa encore une fois.
– Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un homme d'esprit.
Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu'il ne savait s'il fallait garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la posa sur ses genoux."
Format 20 X 20 cm, 60 pages,15 , ISBN 2-86959-597-2
http://www.arlea.fr/
Madame Bovary, Minnelli, 1949
Analyse de deux affiches de film :
Quel horizon d’attente ces deux affiches proposent-elles au
spectateur ?
Quelles caractéristiques de l'héroïne traduisent ces affiches ?
http://lettres-cm.host-ed.me/pluxml/categorie8/tl-madame-bovary
critique publiée par ravenclaw le 24 février 2015
"Ce qui me semble le plus beau, ce que je voudrais faire, c'est un
livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait
de lui-même par la force interne de son style [...], un livre qui
n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque
invisible."
- Correspondance de Gustave Flaubert avec sa maîtresse Louise Colet,
1852.
Les amis de Flaubert sont gentils : quand ils trouvent qu'il a fait
de la merde, ils le lui disent franchement, et lui donnent des
conseils pour la suite. Ainsi, Louis Bouilhet et Maxime du Camp lui
disent en toute amitié à propos de La Tentation de St Antoine, au
lyrisme très important et inscrit dans la veine romantique, de le
"brûler et n'en jamais plus reparler". Ils lui suggèrent d'écrire
sur un sujet banal, quotidien, afin de mettre l'accent sur le style.
Gustave s'inspire alors de l'affaire Delamare qui avait fait
scandale en Normandie en 1848 : Delphine Delamare s'était suicidée,
laissant son mari trompé, et couvert de dettes. Cette histoire
sordide sert de schéma narratif à Madame Bovary, mais pas plus.
Parce qu'en fait, ce n'est que ça. Il n'y a pas de magouilles,
d'histoire parallèle, d'anecdotes. C'est Emma qui s'ennuie avec un
mari benêt et un peu (beaucoup) stupide, ayant "la profondeur
d'expression du visage d'un imbécile". Alors elle le trompe.
Emma est égoïste, dépensière, pathétique. Ce n'est pas une héroïne
attachante. Mais il est difficile de s'attacher à quiconque dans ce
roman : Charles est stupide, Rodolphe est un connard, Léon un doux
rêveur niais et ennuyeux, Homais un opportuniste arrogant. Alors,
au-delà de l'histoire, si histoire il y a, dans ce livre "sur rien",
il y a le style de Flaubert.
Il y a le lyrisme, dans de longues descriptions, des paysages de
Normandie aux états d'âme d'Emma : "Au fond de son âme, cependant,
elle attendait un évènement. Comme les matelots en détresse, elle
promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés, cherchant
au loin quelque voile blanche dans les brumes de l'horizon.
Elle ne savait pas quel serait ce hasard, le vent qui le pousserait
jusqu'à elle, vers quelle rivage il la mènerait, s'il était chaloupe
ou vaisseau à trois ponts, chargé d'angoisses ou plein de félicités
jusqu'aux sabords." Le lyrisme côtoie une ironie profonde : "Sa
conversation était plate comme un trottoir de rue." Flaubert se
moque d'Emma et de ses rêveries romanesques et romantiques
illusoires, de Charles et de sa stupidité, de Rodolphe et de sa
lâcheté, de Léon et de sa niaiserie. Mais cette moquerie, cette
ironie, doit se lire entre les lignes, dans les détails, dans une
suggestion.
Flaubert, en tout, a écrit 4400 pages de brouillon. Pour une page
définitive de roman, il en écrivait dix versions différentes. Madame
Bovary est le résultat de cinq ans du travail acharné d'un homme
perfectionniste et scientifique dans sa dissection du verbe et de la
phrase : "Consultant la physionomie des lettres assemblées (...), il
combinait les tons, éloignait les assonances, disposait les virgules
avec science." - Guy de Maupassant à propos de Flaubert pendant une
séance de travail. L'écrivain réaliste subissait physiquement les
difficultés d'écrire une telle oeuvre : "La cervelle me danse dans
le crâne" ; "J'ai mal à la tête !" ; "J'ai le pouce creusé par ma
plume et le cou tordu". Trouver le style, la phrase parfaite, qui
sera belle à l'écrit et à l'oreille : "J'ai des abcès de style" ;
"Quelle polissonne de chose que le style !" ; "Quel diable de style
ai-je pris !".
Flaubert est connu pour sa quête de la perfection, notamment à
l'aide de ce qu'il appelait son "gueuloir" : il allait dans une
forêt déclamer son roman pour en vérifier le son, l'assonance, la
mélodie. "Les phrases mal écrites de résistent pas à cette épreuve ;
elles oppressent la poitrine, gênent les battements du coeur, et se
trouvent ainsi en dehors des conditions de la vie." - Flaubert à
Louis Bouilhet. Imaginez-vous vous balader, et croiser un homme
hurlant entre les arbres : vous vous dites en vous enfuyant que
c'est un fou. Mais c'était un génie. Ce qui est intéressant, c'est
que ces deux mots vont souvent ensemble.
"La tête me tourne, et la gorge me brûle, d'avoir cherché, bûché,
creusé, retourné, farfouillé et hurlé de cent mille façons
différentes, une phrase qui vient enfin de se finir."
Ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard
ironique sur les individus de la société, la force d'un style
travaillé et retravaillé jusqu'à épuisement, ce ton sarcastique qui
s'insinue au creux d'une phrase qui pourtant vous paraissait si
belle et romantique... Gustave Flaubert est un écrivain minutieux et
perfectionniste, un grand homme de lettres, ayant donné naissance à
une oeuvre phare de la littérature française. Un succès mérité,
malgré des difficultés dans sa lecture en ce qui me concerne, mais
cela vaut le coup, parce que c'est vraiment, vraiment très beau.
NB : toutes les citations dont la source n'est pas précisée
appartiennent à la correspondance de Flaubert avec sa maîtresse
Louise Colet.
http://www.senscritique.com/livre/Madame_Bovary/critique/34659977
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Choisissez un passage du roman :
Première partie
Chapitre I
1 - Entrée de Charles au collège
2 - Enfance de Charles
3 - Études au collège
4 - Études de médecine
5 - Examens et premier mariage
Chapitre 2
6 - Charles appelé aux Bertaux
7 - Rencontre d'Emma
8 - La cravache de Charles
9 - Jalousie de Mme Bovary-Dubuc
10 - Mort de Mme Bovary-Dubuc
Chapitre 3
11 - Retour de Charles aux Bertaux
12 - Visites régulières de Charles aux Bertaux
13 - Charles retrouve Emma
14 - Demande en mariage
Chapitre 4
15 - La noce
16 - Repas de noces
Chapitre 5
17 - Maison de Tostes
18 - Aménagement de la maison
19 - Bonheur de Charles
Chapitre 6
20 - Enfance d'Emma et entrée au couvent
21 - Lectures clandestines
22 - Départ du couvent
Chapitre 7
23 - Premières désillusions d'Emma
24 - Occupations d'Emma
25 - Habitudes de Charles
26 - Mme Bovary mère à Tostes
27 - La levrette Djali
28 - Regrets de s'être mariée
Chapitre 8
29 - La Vaubyessard : description du château
30 - Début du bal
31 - Conversation
32 - Le billet dans le chapeau
33 - Valse avec le vicomte
34 - Le lendemain du bal
35 - Départ de la Vaubyessard
Chapitre 9
36 - Image du vicomte
37 - Rêves de Paris
38 - Goûts de luxe
39 - Prospérité de Charles
40 - Irritation contre Charles et attente d'un événement
41 - Étouffement et tristesse
42 - Haine de Tostes
43 - Le joueur d'orgue
44 - Exaltation et langueur
45 - Départ de Tostes
Deuxième partie
Chapitre 1
46 - Description d'Yonville
47 - L'auberge du Lion d'or
48 - Présentation de Homais
49 - Binet - Léon
50 - Le curé
51 - Arrivée de l'Hirondelle
Chapitre 2
52 - Arrivée des Bovary
53 - Discours d'Homais sur le climat
54 - Conversation entre Emma et Léon
55 - Maison des Bovary, la nuit
Chapitre 3
56 - Présentation de Léon
57 - Homais : pratique illégale de la médecine
58 - La clientèle ne vient pas
59 - Accouchement d'Emma
60 - Baptême de Berthe
61 - En allant chez la nourrice
62 - Visite chez la nourrice
63 - Emma - Léon : retour à Yonville
64 - Ennui de Léon à Yonville
Chapitre 4
65 - Léon sous les fenêtres d'Emma
66 - Soirées chez Homais
67 - Cadeaux entre Léon et Emma
68 - Léon hésite à se déclarer
Chapitre 5
69 - Visite à la fabrique
70 - Emma compare Léon à Charles
71 - Emma se découvre amoureuse de Léon
72 - Visite de Lheureux
73 - Arrivée de Léon
74 - Attitude vertueuse d'Emma
75 - Calme apparent d'Emma
76 - Exaspération contre Charles
Chapitre 6
77 - Emma arrive à l'église
78 - Conversation avec le curé
79 - Emma blesse sa fille
80 - Discours d'Homais sur l'éducation
81 - Lassitude de Léon
82 - Léon rêve de Paris
83 - Départ de Léon
84 - Clichés d'Homais sur Paris
Chapitre 7
85 - Souvenir de Léon
86 - Contrecoup du départ de Léon
87 - Malaises d'Emma
88 - Homais et Mme Bovary mère parlent d'Emma
89 - Marché à Yonville
90 - Première apparition de Rodolphe
91 - Saignée du paysan
92 - Rodolphe décide de séduire Emma
Chapitre 8
93 - Les Comices agricoles
94 - Arrivée du Conseiller
95 - Discours
96 - Émoi d'Emma
97 - Remise des prix - Rodolphe prend la main d'Emma
98 - Fête finale
Chapitre 9
99 - Retour de Rodolphe
100 - Rodolphe commence sa cour
101 - Promenade à cheval
102 - Vers la "baisade"
103 - La "baisade" dans les bois
104 - Rencontre dans la hutte
Chapitre 10
105 - Les rendez-vous chez Rodolphe
106 - Binet dans son tonneau
107 - Binet et Emma chez Homais
108 - Les rendez-vous sous la tonnelle
109 - Lassitude de Rodolphe
110 - La lettre du père Rouault
111 - Regret du passé
112 - Emma se repent
Chapitre 11
113 - Charles incité à opérer le pied-bot
114 - Opération du pied-bot
115 - Échec de l'opération
116 - L'arrivée du docteur Canivet
117 - Préparatifs de l'amputation
118 - Colère d'Emma contre Charles
Chapitre 12
119 - Reprise de la liaison avec Rodolphe
120 - Coquetterie d'Emma et fascination de Justin
121 - Lheureux présente la première facture
122 - Rodolphe trouve Emma envahissante
123 - Rodolphe rend Emma impudique
124 - Emma veut s'enfuir
125 - Rêves d'avenir de Charles. Rêves exotiques d'Emma
126 - Préparatifs pour l'enlèvement
127 - Rodolphe décide de rompre
Chapitre 13
128 - Lettre de rupture de Rodolphe
129 - Emma reçoit la lettre de rupture
130 - Maladie d'Emma
Chapitre 14
131 - Embarras financiers de Charles
132 - Crise religieuse d'Emma
133 - Les jouets des enfants Homais
134 - Rétablissement d'Emma
135 - Discussion sur le théâtre
Chapitre 15
136 - L'opéra Lucie de Lammermoor
137 - L'entrée de Léon
Troisième partie
Chapitre 1
138 - Retrouvailles avec Léon
139 - Visite de Léon à l'hôtel d'Emma
140 - Emma et Léon reviennent sur leur passé
141 - Déclaration de Léon
142 - Rendez-vous à la cathédrale
143 - Léon attend Emma à la cathédrale
144 - Visite de la cathédrale
145 - Le fiacre
Chapitre 2
146 - Retour à Yonville
147 - Colère de Homais contre Justin
148 - Annonce de la mort du père Bovary
149 - Lheureux suggère la procuration
Chapitre 3
150 - Lune de miel à Rouen
151 - Promenade en barque
Chapitre 4
152 - Retour de Léon à Yonville
153 - Leçons de piano à Rouen
Chapitre 5
154 - Description de Rouen
155 - Journée d'amour à l'hôtel
156 - Emma quitte Rouen
157 - L'aveugle
158 - La tristesse des lendemains
159 - Le professeur de piano
160 - L'amour du mensonge
161 - Lheureux fait signer un billet à ordre
162 - Charles ne trouve pas Emma à Rouen
Chapitre 6
163 - Léon dominé par Emma
164 - Homais accapare Léon à Rouen.
165 - Colère d'Emma contre Léon
166 - Emma se détache de Léon
167 - Lheureux aggrave la situation financière
168 - Dégradation de la liaison Emma - Léon
169 - Bal de la mi-carême
170 - Visite à Lheureux pour éviter la saisie
Chapitre 7
171 - Les huissiers font l'inventaire
172 - Léon se dérobe à la demande d'argent
173 - Retour avec Homais dans l'Hirondelle
174 - Démarche auprès du notaire Guillaumin
175 - Guillaumin tente d'abuser d'Emma
176 - Visite à Binet et rumeurs
177 - Emma cherche refuge chez la nourrice
Chapitre 8
178 - Ultime visite à Rodolphe
179 - Rodolphe refuse de lui donner de l'argent
180 - Hallucinations d'Emma - arsenic
181 - Agonie
182 - Arrivée du docteur Canivet
183 - Arrivée du docteur Larivière
184 - Homais pontifie devant Larivière
185 - Extrême-onction
186 - La mort d'Emma
Chapitre 9
187 - Veillée funèbre
188 - Visites et toilette funèbre
189 - Homais et le curé face à face
190 - Arrivée du père Rouault
Chapitre 10
191 - Obsèques religieuses et cortège funèbre
192 - Après l'enterrement
Chapitre 11
193 - Dettes à payer et découverte de la lettre de Rodolphe
194 - Prospérité de Homais
195 - Homais demande la croix. Désespoir de Charles
196 - Mort de Charles
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