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2001 White Sonya (luxe)

White Sonya (Luxe) 
Auteur(s) : Charyn Jérôme - de Loustal Jacques 
Format: cartonné 
Collection : BD (A Suivre)
Dimensions : 16,5 x 21,7 cm, 64 pages
Prix conseillé : 38,00 €
Date de parution = 23/10/2001
Casterman (Studio As Carto)
Illustration : illustrations noir et blanc
ISBN : 2203389605 

White Sonya
White Sonya ex libris 
White Sonya: décor à
Epok nr. 4 mars 2000 : Interview Jacques de Loustal & Jérôme Charyn
Canal BD Magazine 2000
Dedicace White  Sonya to Pierre


Sonya vient de sortir de prison après avoir purgé une peine de 10 ans pour homicide involontaire. Elle avait en effet descendu les hommes de main du mafioso Pinto, Darl et ses frères, qui avaient eu “un peu de mal à maîtriser leurs poings”. Elle se rend chez Henry Lee, un mac qui a du cœur et décide de l’aider en lui prêtant une piaule dans le Bronx. Déterminée à ne plus faire le trottoir, Sonya, solitaire et rongée par la haine, se lance dans une série de braquages. Très vite, elle est retrouvée par Tante Matilda, une mère-maquerelle apparemment bienveillante qui cherche à la ramener dans son écurie. Sonya refuse tandis que Matilda la met en garde contre Pinto. Ce dernier est déjà à ses trousses. Plus tard, à sa grande surprise Sonya trouve son père, assis dans son fauteuil roulant, devant chez elle : il a été amené par les hommes de Pinto. La rencontre entre le père et sa fille est violente : violence des mots, des sentiments, des souvenirs; où l’on apprend que c’est grâce à son père que la jeune femme a commencé à se prostituer. Puis Pinto envoie son neveu Mario surveiller la jeune femme. Mario se fait casser la figure par Sonya, tombe amoureux d’elle, pose une bombe dans sa piaule sur les ordres de Pinto pour finalement aider White Sonya à fuir. Nouvelle cavale, nouvelle planque. Cette fois le décor est planté à Brighton Beach, dans Little Odessa. Mario est convaincu que Pinto ne se pointera jamais dans le ghetto russe. Josef trahit Mario, le tue; Sonya tue Josef; elle erre comme un animal traqué, va voir Henry Lee qui, pour l’avoir aidée, s’est lui aussi fait démolir le portrait par les hommes de Pinto. De nouveau maquée par Pinto, Sonya finira par le tuer et aller retrouver ses “sœurs”, en prison... Un très beau livre-objet à la conception originale et un parfait cadeau de fin d’année.



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La chronique de Lire
Sombre fatalité
Qui l'eût cru? Insensiblement, Jerome Charyn est devenu un pilier de la bande dessinée francophone. L'évolution de cet enfant du Bronx vers la Vieille Europe se lit au travers de ses résidences successives: New York, San Francisco, Paris, comme dans son passage de la Série noire au catalogue romanesque classique des éditions du Seuil. Mais de là à s'associer régulièrement à quelques-uns des meilleurs dessinateurs actuels pour produire des scénarios originaux, et non pas de simples adaptations de ses livres, il y a quand même un pas, que son talent lui a permis de franchir avec succès.
La bande dessinée d'aujourd'hui a sans doute trouvé dans les intrigues de Charyn la simplicité mais aussi la rigueur qui conviennent aux dessinateurs de la tragédie moderne. Par-delà les différences entre les esthétiques de Muñoz, de Boucq ou de Loustal demeure un point commun: le sens de la fatalité durement ancré dans la réalité de la World Company. Sonya la Blanche, prostituée new-yorkaise, est une de ces héroïnes typiques d'un univers sans Dieu mais pas sans Mafia, où tout se règle dans un jeu à trois entre l'argent, la violence et le sexe.
L'argent paraît le critère suprême, la violence physique l'instrument principal; le sexe est le seul élément de dérèglement. A lui de faire échouer les bons plans, de faire virer le drame sordide en une sorte d'équivalent «troisième millénaire» de Sophocle ou plutôt d'Euripide. Il y a même des moments où on a l'impression que le sexe tournerait à l'amour, comme ici entre Sonya et le neveu d'un parrain de la Mafia.
Pour le reste, les instances de la Loi sont ici 'tragiquement' absentes: la mère morte, le père abject, la police inexistante. Il n'est pas jusqu'aux identités sexuelles qui ne soient désormais incertaines, Sonya, qui s'habille en homme, ne sachant elle-même où se situer. Le comble est que dans ce monde-là la seule famille chaleureuse est la prison, où des femmes de toutes couleurs sont toujours prêtes à vous accueillir avec sympathie et dignité. Le dessin de Loustal colle à la peau de ces destins-là: étonnant comme on peut si bien suggérer la sensualité avec un tel mélange de raideur et d'épaisseur. Notre temps, quoi! --Pascal Ory, ©Lire-- 



couverture/cover version n&b 200
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couverture/cover version luxe 2001