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2017 l'exposition Panorama de Jacques de Loustal La Galerie Papiers Gras

du mercredi 13 septembre au samedi 7 octobre 2017

La Galerie Papiers Gras a le plaisir de vous présenter l'exposition Panorama de Jacques de Loustal

Le vernissage aura lieu mercredi 13 septembre 2017 dès 18h00 à la Galerie

L'exposition se tiendra jusqu'au 7 octobre 2017

Un intérieur sensuel selon Loustal
Décryptage d'une oeuvreLe dessinateur parisien dévoile les dessous de cette image, réalisée dans le cadre d'une série intitulée «Intérieur avec animal domestique».

Une belle endormie, son chat, un salon qu’on pressent cosy… Calme et volupté habitent ce magnifique dessin de Jacques de Loustal, visible en ce moment en l’Ile dans le cadre d’une vaste exposition consacrée au dessinateur parisien. Réalisée l’an dernier à l’encre de Chine et à l’aquarelle, cette image fait partie d’une série de six, toutes intitulées Intérieur avec animal domestique. On y découvre, en format horizontal ou vertical, de troublantes jeunes femmes dont la beauté sans fard s’accorde avec le pelage ou le plumage de leur compagnon à deux ou quatre pattes: chiens, chat, cygne, oiseaux de compagnie et même un cochon rose des plus câlins. Toutes sont représentées chez elles, dans des appartements plutôt cossus, avec cheminée, bibliothèques et fauteuils ou canapés stylés.

«A l’origine, il s’agit d’une commande effectuée par l’Imagerie d’Epinal sur le thème du nu», raconte Jacques de Loustal au milieu des quelque 70 dessins présentés aux cimaises de la galerie Papiers Gras. Travaillant volontiers avec des artistes issus de la BD (Fred, Guibert, F’Murr, Bourgeon, Schuiten, Sfar), la firme française a demandé au dessinateur de Barney et la note bleue de lui livrer différentes illustrations sensuelles. Le rendu graphique de ces dernières, belles estampes de couleurs vives imprimées en chromolithographie à 50 exemplaires chacune, diffère sensiblement des originaux exposés à Genève. «Quand j’ai une image que j’aime bien, j’essaie de la faire revivre avec une autre technique», poursuit Loustal.

En l’occurrence, l’auteur parisien est reparti de son dessin de base, à l’encre de Chine, pour y ajouter de petites touches à l’aquarelle, qui viennent rehausser l’ensemble. «J’ai mis en couleur les corps et les objets qu’on peut déplacer. Cela crée un effet intéressant, avec le blanc qui prédomine. Je n’avais encore jamais travaillé de cette manière.» Habitué à varier les outils avec lesquels il crée – crayon, plume, fusain, pinceaux – Loustal apprécie de créer des scènes inédites tout en restant dans des thématiques qu’il affectionne. «J’ai toujours envie de me surprendre.» Le meilleur moyen d’étonner – et de séduire – l’amateur de belles images. (TDG)

https://www.tdg.ch/culture/interieur-sensuel-loustal/story/12439444
 

Les livres, Loustal les adore. «Je dessine souvent des bibliothèques remplies. Cela me permet de créer une mosaïque de couleurs, un petit rythme graphique. C’est pour cette raison que les dos de couverture ne sont pas tous de la même teinte. Pour cela aussi qu’il n’y a pas de titre sur les tranches, ce serait trop signifiant.» La statuette, elle, renvoie à une autre passion de l’auteur.
«Je suis fasciné par la sculpture. J’en ai plusieurs à la maison, des bronzes Art déco,des statuettes africaines. Celle-ci est imaginaire, elle fonctionne comme un objet générique.»
PH.M.ique».

Ambiguïté

Les livres, Loustal les adore. «Je dessine souvent des bibliothèques remplies. Cela me permet de créer une mosaïque de couleurs, un petit rythme graphique. C’est pour cette raison que les dos de couverture ne sont pas tous de la même teinte. Pour cela aussi qu’il n’y a pas de titre sur les tranches, ce serait trop signifiant.» La statuette, elle, renvoie à une autre passion de l’auteur.
«Je suis fasciné par la sculpture. J’en ai plusieurs à la maison, des bronzes Art déco,des statuettes africaines. Celle-ci est imaginaire, elle fonctionne comme un objet générique.»
PH.M.ique».

L’élégante endormie sort tout droit de l’imaginaire de Loustal, comme toutes les femmes représentées dans
la même série de dessins. Celle-ci est blonde, parce que l’auteur souhaitait mettre en avant le mouvement de ses cheveux. «Si je les avais dessinés noirs, on n’aurait rien distingué.»
PH.M.

Ce tableau n’est pas une reproduction d’une œuvre de Loustal. Pourtant,
il ressemble étrangement à certains des grands paysages sur toile qu’il propose régulièrement, réalisés à la peinture à l’huile. «On y retrouve mon univers, des éléments que j’aime mettre en scène: un animal un peu étrange, des grands espaces, une île, la mer…»
PH.M.

Loustal insère volontiers des chats dans ses images. «J’ai eu un siamois durant de nombreuses années. Mon plus grand plaisir, c’était de l’observer. Il s’agit d’un animal très esthétique. Son côté félin fonctionne bien dans cet univers. Celui-ci est de couleur bleue. Il aurait tout aussi bien pu être jaune. Mais je trouve qu’ainsi, il s’harmonise avec l’ensemble, renvoyant aux autres éléments bleutés du dessin.»
PH.M.

 


 

 

 

Jacques de Loustal voyage à travers le dessin

https://www.tdg.ch/culture/livresjacques-loustal-voyage-dessin/story/24423716

L’auteur de bande dessinée et illustrateur parisien expose une septantaine de belles images en l’Ile. Globe-trotter accompli, le coauteur de «Barney et la note bleue» raconte ce qui l’inspire et explique sa propension à varier les techniques.

Il est arrivé en tirant une petite valise à roulettes, parfait prototype du dessinateur voyageur. Pour l’exotisme en revanche, il faudra repasser. Le trajet Paris-Genève laisse peu de place pour les palmiers stylisés, les hommes coiffés d’un panama ou les paquebots croisant au large, toutes formes de signes graphiques propres à Jacques de Loustal. En l’Ile, l’auteur de bande dessinée et illustrateur français dévoile une septantaine de belles images, travaillées à la mine de plomb, au fusain, à l’encre de Chine rehaussée d’aquarelle, aux crayons de couleur ou à la peinture fixée sous verre. On y reconnaît au premier coup d’œil son goût pour les grands horizons. Mais pas seulement…

L’exposition qui vous est consacrée à Genève présente majoritairement des dessins de voyage. Vous restez un globe-trotter impénitent?

Un peu moins. J’ai souvent été invité à prendre part à des résidences dans les instituts français à l’étranger. Il s’agissait de vrais projets artistiques, menés notamment ces dernières années en Afrique du Sud, au Canada, au Japon ou en Algérie. J’imagine que certaines restrictions budgétaires font que l’on me sollicite moins. Du coup, je voyage dorénavant à ma guise, dans des pays que j’ai toujours eu envie de visiter. J’ai ainsi effectué un très beau périple l’an passé sur le détroit de Magellan et le canal de Beagle, en Terre de Feu. J’ai tendance en ce moment à m’éloigner des grandes villes. J’y trouve moins mon compte, tout se ressemble.

Le dessin de voyage, c’est une manière de prolonger un moment de contemplation?

Ça l’était au début. Mes premiers dessins de voyage servaient vraiment à prolonger un instant de bien-être. Finalement, j’ai trouvé ça un petit peu limité. Le résultat dépendait des endroits – intérieurs de restaurant, terrasses d’hôtel, etc. – où je pouvais m’arrêter et jouir du paysage. C’était très vécu, mais d’un autre côté je passais à côté de plein d’images fortes. Désormais, je panache. J’utilise un appareil photo qui me permet de prendre des notes, de fixer des détails. Je dessine le soir dans ma chambre d’hôtel, transformée en petit atelier.

Comment procédez-vous?

A partir de plusieurs instantanés, je construis une image en mélangeant différents éléments, sans gommer, sans repentir. Cela me permet d’élaborer des techniques un peu plus riches que le simple dessin à la plume rehaussé à l’aquarelle. On ne peut plus dire que ce sont des carnets de voyage. Il s’agit davantage de livres de dessins inspirés par les voyages.

Quels sont les éléments qui vous parlent dans un paysage, vous incitant à le dessiner?

Avant tout les atmosphères. Mon dernier livre de voyage, Carthagène, je l’ai réalisé en Colombie, avec Raymond Depardon. Une sorte de regard croisé. Les tropiques, les petits villages dans les mangroves, voilà des images qui nous parlent. On courait dans tous les sens, lui en prenant des photos, moi des petites notes dessinées. L’inspiration vient vraiment de l’ambiance générée par un lieu.

Pour vous intéresser, une image doit-elle contenir en germe les bases d’une petite histoire?

Disons que je représente le décor d’une histoire potentielle. En voyage, je me considère presque comme un reporter… dans un genre totalement subjectif. Je ne ressens aucune obligation de raconter les aspects évidents d’un pays. De par ma formation d’architecte, je suis amené à dessiner des détails, qui sont à chaque fois très signifiants. Mais par rapport à la photo, le dessin débouche sur une épure. On peut très bien décider de ne pas montrer certains éléments.

A partir de quand le style Loustal s’est-il mis en place?

Probablement à la fin de mes trois premiers albums d’histoires courtes en bande dessinée. Après New York-Miami, Clichés d’amour et Arrière-saison, on constate une évolution et la mise au point d’un style. Que j’ai ensuite fait évoluer en changeant d’outils.

Une manière de vous renouveler?

De ne pas m’ennuyer, surtout. Je m’investis essentiellement dans l’image, laissant la narration à d’autres que moi. Du coup, j’aime bien me surprendre au niveau du dessin. Dans mes illustrations, je continue beaucoup à travailler à la plume, puis à l’aquarelle ensuite. Avant de commencer la mise en couleurs, je sais en gros à quoi ça va ressembler. Alors, pour la bande dessinée, je varie volontiers: crayon, fusain, pinceaux… En ce moment, je travaille sur une nouvelle histoire, écrite par Fred Bernard. Un récit assez contemplatif, avec de grandes images, deux par page. J’y reprends le principe du texte off que j’ai beaucoup utilisé à mes débuts.

La peinture vous apporte-t-elle les mêmes satisfactions que le dessin?

Dans ce domaine, comme en bande dessinée, je suis totalement autodidacte. C’est pour cela qu’on peut déceler dans mes toiles les influences d’artistes que j’apprécie, tels que Paul Gauguin, Max Beckmann ou David Hockney. Voire des traces de l’art populaire que j’ai pu apprécier en Afrique ou en Asie. La peinture, c’est le domaine où je me surprends le plus. Je ne sais jamais où je vais arriver. Je suis même guidé par les matériaux et la taille de la toile.

Vous peignez essentiellement à l’huile?

Oui, jamais à l’acrylique. C’est plus long mais cela me permet de soigner mes modelés, ce que je ne peux pas obtenir ailleurs. Les thèmes alternent entre grands paysages, nus et quelques scènes d’intérieur. Mais il s’agit toujours de quelque chose de très épuré.

Qu’est-ce qui vous pousse à décliner vos sujets en séries?

Je travaille volontiers de cette manière, que ce soit pour les dessins de voyage, les illustrations ou la peinture. Je m’apprête d’ailleurs à entamer une série sur les ateliers d’artistes. Quand j’ai une idée, j’aime bien aller jusqu’au bout et m’imposer une contrainte, un concept. Qui peut également consister à évoquer la même histoire avec des techniques différentes: peinture, fixé sous verre, aquarelle, fusain. La composition reste la même, mais à l’arrivée, on reconnaît à peine.

La tablette graphique, le dessin électronique, ça vous inspire?

Pour moi, il faut que ce soit quelque chose d’équivalent à une nouvelle boîte de couleurs. J’aime le côté artisanal de l’aquarelle, une technique que je maîtrise bien et qui me permet d’obtenir certains effets qui n’appartiennent qu’à moi. Avec Photoshop, la mise en couleurs est souvent banalisée. Quand on parcourt la presse, on y voit de très beaux dessins, très élégants, graphiques. Mais impossible de savoir qui l’a fait. Il n’y a aucune signature graphique, c’est interchangeable.

Vos dessins se vendent bien. Avec le phénomène des grandes ventes aux enchères, votre cote a-t-elle évolué?

Elle monte doucement, sans atteindre la stratosphère. Mais je ne trouve pas ça plus mal. Si je proposais mes dessins autour de 10 000 euros, j’en vendrais sans doute beaucoup moins. Le prix dépend de l’importance du sujet, de son format, du support dans lequel il a été publié, différents paramètres… Mais dans tous les cas, cela reste abordable.

Exposition Loustal, «Panorama» Jusqu’au 7 octobre, galerie Papiers Gras, place de l’Ile 1

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