1988 Portraits des meilleurs bedeistes par eux-mêmes Passage N° 5 avril 1988, page 92 - 95
Gotting, Loustal, Art Spiegelman, Jano,
Kamagourka, Piotr et Mattotti
La bande dessinée est au graphisme ce Maque la variété est à la musique : non pas un art, contrairement aux rumeurs prodéca-dentes de cette fin de décade, mais un moyen d'expression moderne qui a ses lois propres de composition et de commerce. La BD, aujourd'hui, ne correspond plus à l'image d'Epinal des années 60, qui la voyait rangée au rayon loisirs pour adolescents paresseux de la littérature, juste à côté des maquettes de modèles réduits. La contreculture des années 70 est passée par là. Les mensuels comme Métal hurlant, l'Echo des savanes et Charlie, pilotés par les comix de l'underground américain, ont largement contribué à déniaiser la BD, forte dose de sexe et rock'n roll à l'appui. En cette fin des années 80, alors que l'on parle beaucoup d'une crise de la BD, de magazines spécialisés qui disparaissent, d'un lectorat en perte de vitesse, la BD est, en fait, entrée dans l'ère de sa maturité, avec des techniques et des styles de plus en plus élaborés, recherchés. Signe des temps, les producteurs d'images toutes catégories viennent copieusement se servir dans la pépinière aguerrie de la nouvelle génération des dessinateurs BD. PASSAGES a sélectionné quelques-uns des meilleurs "bédéistes" du moment, les plus représentatifs du mouvement actuel, multimédias, qui travaillent aussi pour la peinture, le cinéma, la mode, la publicité, les décors. Céline Nieszawer les a photographiés, puis chacun a "rectifié" son portrait. Résultat : des autoportraits biaisés, en exclusivité pour PASSAGES. |
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