1987 COSMOPOLITAN
N° 162, mai 1987
1992 WOLF ET DORIS
Auteur: WALSER MARTIN
[couverture / cover
] Loustal
Titre /Title: WOLF ET DORIS
Editeur / Publisher : Le Seuil
Collection POINTS ROMAN
Poche - 179 pages (22 avril 1992)
ISBN 202012694X
1998
Schadenersatz
Titel: Schadenersatz. Ein Vic Warshawski Kriminalroman.
Autor: Sara Paretsky
[couverture /
umschlagzeichnung /
cover ] Loustal
Verlag: Piper, Mchn.
Einband: Gebunden Seiten: 272 Seiten
Erscheinungsjahr: 1998, ISBN: 3492255078, Preis: DM 14,90
Ein Bilderbuchfall für die
Privatdetektivin Vic Warshawski: ein mysteriöser Klient, ein spurlos
verschwundenes Mädchen und ein toter Student am Küchentisch. Die
Drahtzieher des gigantisch angelegten Versicherungsbetrugs sitzen in den
Chefetagen mächtiger Konzerne. Und sie verstehen keinen Spaß, als Vic sich
in ihre lukrativen, aber schmutzigen Geschäfte einmischt.
Ce déchirement, Martin Walser l’éprouve comme
étant celui de sa génération. Quand on l’interroge sur sa conviction intime,
il sourit tristement. Intellectuel de gauche, son roman a suscité, à l’Est
comme à l’Ouest, colère, incompréhension et consternation. La division de
l’Allemagne est une chose entendue. Il est indécent de revenir là-dessus.
Les étrangers sont fatigués d’en entendre parler. Le mur de Berlin, on s’y
habitue. La création de deux Etats allemands n’est-elle pas la conséquence
du national-socialisme puis de la guerre froide ? A cela il répond que la
République fédérale est un Etat démocratique qui ne représente aucun danger
pour ses voisins, et que la guerre froide a pris fin. La « réunification de
l’Allemagne » est un thème réactionnaire qui a correspondu à la politique
d’Adenauer. Il le regrette profondément car il s’en trouve ainsi à jamais
corrompu. Sa conviction est simple : Berlin et Berlin-Est ne forment qu’une
seule ville et, quand il voyage à Leipzig ou Weimar, il a le sentiment
d’être chez lui, comme à Stuttgart ou Francfort. Aussi se reconnaît-il dans
son personnage romanesque : c’est un homme qui connaît les. deux parties de
l’Allemagne et qui refuse, dans son esprit, leur séparation de fait.
Alors que la RFA, ses hommes politiques et ses médias considèrent la
division comme immuable, les citoyens de RDA que Martin Walser a rencontrés
au cours de ses tournées de lectures l’estiment toujours provisoire. Ce
qu’il trouve inouï, c’est que cette schizophrénie soit tenue pour une
situation normale et ait engendré en République fédérale un état d’asthénie.
Tragédie historique, la division de l’Allemagne doit, selon lui, se
justifier. Mais par quoi, demande-t-il ? Comme Wolf, il ressent cette
aliénation dans sa chair et refuse de choisir. Il respecte les deux Etats
mais n’y voit qu’une abstraction politique. Alors que la presse de droite
lui reprochait jadis de parler positivement d’un de ses voyages à Moscou,
sans faire chorus avec l’anticommunisme, on l’accuse à présent d’être un
partisan du « nationalisme » le plus dangereux. Et il sourit toujours avec
la même tristesse et la même gentillesse. Il déteste tout nationalisme mais
ne peut tenir pour définitives les conséquences de l’histoire. Enraciné dans
la culture allemande, il croit à son unité.
Cette crise de conscience d’un intellectuel progressiste est un symptôme
intéressant, comme la perplexité ou l’agacement qu’elle a soulevés parmi les
intellectuels des deux Allemagnes. Lui-même voit en elle l’aboutissement de
sa réflexion la plus intime, du drame vécu par sa génération, et de sa haine
de tous les conformismes.
Jean-Michel PALMIER.
Références bibliographiques :
Wolf et Doris, MARTIN WALSER
http://stabi02.unblog.fr/page/3/ |
COSMOPOLITAN
N° 162, mai 1987, 20,5 x 28 cm, " Lumière du jour N° 86" |
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