2015 Casse-Noisette les décors
Superbes, faisant parfois
songer à des dessins de Loustal...
Tim Burton s’invite dans un «Casse-Noisette»
très visuel
La Zot Compagnie adapte le ballet de Tchaïkovski en une épatante version
pour marionnettes
A Carouge, la Zot Compagnie n’a pas fini de souffler les bougies de son
gâteau d’anniversaire. Pour marquer le coup à l’occasion des vingt ans de sa
création, la petite troupe s’est lancée dans deux créations, proposées coup
sur coup. Quelques semaines après avoir raccroché aux cintres les
marionnettes de Titeuf, l’équipe de bénévoles passionnés menée par André
Schmutz propose un Casse-Noisette revisité, pour personnages à fils longs et
à tiges.
DAVID ALMEIDA
Transposé dans un univers fantastique, Casse-Noisette (à gauche) rencontre
notamment de drôles de créatures sous-marines.
A l’origine du projet, l’envie de proposer une production musicale tout
public accessible aux plus petits, dans la lignée du Carnaval des animaux,
un des grands succès de la Zot Compagnie. «Avec sa musique très imagée et
son scénario plein d’invention, Casse-Noisette nous a paru idéal», explique
Nicolas Maye, qui signe la mise en scène de ce spectacle où l’action le
dispute à l’émotion.
Passages connus
Impossible toutefois de conserver telle quelle l’histoire imaginée par
Tchaïkovski pour son ballet présenté pour la première fois en 1892. «L’oeuvre
originale dure bien une heure et demie. C’est trop long pour une
interprétation par des marionnettes. Il a fallu passablement couper. Pour ne
pas désorienter les gens, on a gardé beaucoup de passages très connus,
souvent repris d’ailleurs au cinéma ( Fantasia, de Walt Disney) ou dans la
publicité.»
En réécoutant la musique de Tchaïkovski avant de se mettre à l’ouvrage,
Nicolas Maye a rapidement su dans quelle direction il souhaitait se diriger.
«De nombreuses images se sont imposées, des éléments visuels assez forts qui
soutiennent l’action.» Comme dans le livret original, une fillette prénommée
Clara reçoit en guise de cadeau de Noël un casse-noisette en forme de soldat
costumé. La suite s’éloigne de la trame de base. «Clara se retrouve
embarquée dans toutes sortes d’aventures. Elle voyage notamment en tapis
volant, rencontre des créatures marines excentriques…»
Film d’animation
Passionné de dessin, le jeune metteur en scène a imaginé des personnages
tirant davantage vers les cartoons que vers un le réalisme. «J’ai cherché du
côté de Tim Burton, quelque chose de plus fantastique qu’académique.» En
témoigne, une épatante séquence où fantômes, sorcières et petits zombies
croisent la route de Clara et de Casse-Noisette. Originalité: les
personnages secondaires apparaissent dans un film d’animation en ombres
chinoises. « J’aime bien mélanger les techniques, cela fait évoluer le monde
de la marionnette.»
Superbes, faisant parfois songer à des dessins de Loustal, les décors de la
jeune scénographe genevoise Amélie Agostinetti contribue à la réussite de
cet univers fantastique et coloré, destiné aussi bien aux enfants qu’à leurs
parents. «Ça bouge, c’est très visuel. Chacun le recevra à sa manière.»
«Casse-Noisette» Jusqu’au 28 février. Espace GrangeCollomb, ch. de Grange-Collomb
38, à Carouge. Durée: 45 minutes sans entracte. Sa 15 h, 17 h. Di 11 h, 15
h. Me 14 h 30, 16 h 30. Loc: www.zot-compagnie.ch Mieux que personne, elle
possède l’art de dessiner avec son cutter. Dans le monde de l’illustration,
Anna Sommer fait référence avec ses papiers découpés. De somptueuses images
taillées sur mesure dans la couleur, qu’on peut apprécier notamment dans Les
grandes filles, son dernier ouvrage paru fin janvier. Un beau livre où
l’artiste zurichoise rassemble cinq grandes séries de collages, qui
reflètent bien son univers envoûtant et délicat, subtil mélange d’humour et
de malaise, de tendresse et de cruauté. A découvrir avec une dédicace.
Samedi 14 février, galerie PapiersGras, 1, place de l’Ile, 15 h-18 h.
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